Publicité

Proche de Jean-Marie Le Pen, "du terroir": qui est José Gonzalez, nouveau doyen de l'Assemblée nationale?

Proche de Jean-Marie Le Pen, "du terroir": qui est José Gonzalez, nouveau doyen de l'Assemblée nationale?

La star de l'Assemblée nationale ce mardi après-midi sera José Gonzalez, fraîchement élu député Rassemblement national. Conformément à la tradition, c'est lui, avec ses 79 ans et son statut de doyen de l'hémicycle, qui siègera au perchoir pendant que les députés défileront un à un à la tribune pour déposer un bulletin dans l'urne et désigner leur nouvelle présidente, Yaël Braun-Pivet. Retour sur le parcours de ce parlementaire proche de Jean-Marie Le Pen.

"Il détonne un peu. La plupart d'entre nous sommes engagés pour Marine Le Pen. Lui, c'est autre chose", remarque un jeune élu du RN auprès de BFMTV.com, résumant le sentiment dans les rangs du parti.

Engagé pour Jean-Marie Le Pen

Élu le 19 juin dernier dans la 10ème circonscription des Bouches-du-Rhône, - surnommée "la maudite" en interne parce qu'elle n'a jamais porté chance au RN - José Gonzalez est loin d'être inconnu au sein du parti.

Il adhère au Front national dès les années 1970, après une rencontre avec Jean-Marie Le Pen. Les propos du tribun savent séduire ce pied-noir, né à Oran et arrivé à Marseille en 1962, à l'âge de 19 ans, après les accords d'Evian.

"C'est la politique qu'il menait pour le devenir de la France qui me plaisait. J'étais à peu près d'accord sur toutes les idées, donc je me suis engagé à ses côtés tout en restant à ma place sur mon territoire", explique le parlementaire auprès d'Europe 1.

Après des débuts à la bourse des primeurs sur le port de Marseille puis la direction d'une auto-école, le jeune homme intègre la chambre de commerce dans laquelle il fera toute la suite de sa carrière.

Un provençal pur sucre

C'est au début des années 1980 que José Gonzalez prend du grade au sein du Front national en dirigeant la section des Bouches-du-Rhône. Ce père de deux enfants se présente à plusieurs reprises sous les couleurs du parti, d'abord aux municipales à Allauch, dont il devient conseiller municipal pendant 24 ans, puis conseiller régional de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur en 2015.

Il met d'ailleurs ses pas dans ceux du parti en déclarant en 2016, auprès d'un chercheur en sociologie politique, que "l'islam quand il reste modéré, il n’y a pas trop de problèmes mais il y en a toujours".

Sur le terrain, les habitants évoquent, eux, son profil d'élu implanté.

"Il est toujours à notre écoute, il fait des blagues, il cherche les petits soucis du village", juge d'ailleurs un habitant de la commune du nord de la cité phocéenne au micro de BFM Marseille.

Amoureux des Bouches-du-Rhône, ce fan des balades en mer est un grand amateur des santons provençaux, dont Allauch accueille chaque année la Foire au moment du marché de Noël.

"J'ai été drossé sur les côtes provençales par les vents de l'histoire", lance-t-il, lyrique, auprès de l'AFP.

"Quelqu'un qui nous ressemble"

De quoi séduire les électeurs en récoltant pour sa toute première campagne des législatives 59,62% des voix face à Marina Mesure, une candidate de la Nupes de 32 ans. Le député sortant François-Michel Lambert, élu sous les couleurs d'En marche en 2017, avait ensuite quitté le parti macroniste et ne se représentait pas.

José Gonzalez n'est pas le seul à faire carton plein dans le département. Le RN est parvenu à faire élire 6 députés sur 16. Pour expliquer son succès électoral, ses proches évoquent sa personnalité.

"C'est quelqu'un de vrai, et c'est quand même quelqu'un du terroir, qui nous ressemble", avance ainsi Kévin Rahou, son directeur de campagne auprès de BFMTV Marseille.

Pas tenté par Zemmour

Son score et celui de ses colistiers ont cependant des allures de miracle. Stéphane Ravier, le seul sénateur élu sous l'étiquette du RN, est parti avec fracas du parti pour rejoindre Reconquête, entraînant l'explosion du groupe RN à la mairie de Marseille.

L'idée de rejoindre Éric Zemmour ne lui a cependant jamais effleuré l'esprit, jure José Gonzalez.

"Pour quelle raison l'aurais-je fait? Chez Marine, les fondamentaux sont toujours là, même si elle a un peu édulcoré son discours", avance le septuagénaire auprès de France 3 Provence.

Un mentor

Pendant son mandat à l'Assemblée nationale, le nouveau député compte bien jouer le rôle de mentor alors qu'une vingtaine de membres du groupe n'a encore jamais eu de mandat.

"Je peux apporter la sagesse et l'expérience. On peut parler aux jeunes parce qu'on a été jeune et on peut parler aux anciens parce qu'on est des leurs. Je me sens la force d'aller jusqu'au bout et de faire face aux fonctions que les électeurs m'ont confiées, tout en sachant que je n'étais pas un perdreau de l'année", confie-t-il sur Europe 1.

Ce ne sera pas la première fois que le RN montera au perchoir. En 1986, quand le parti de Jean-Marie Le Pen était parvenu à constituer un groupe, l’un de ses députés, Edouard Frédéric-Dupont, avait déjà ouvert la séance, à 84 ans.

Article original publié sur BFMTV.com