Tout ce qu'il faut savoir sur le procès Charlie Hebdo et Hyper Cacher

Les attentats de Charlie Hebdo avaient suscité une immense vague de solidarité et de protestations en France et dans le monde entier.

Plus de 5 ans après les attentats de Charlie Hebdo, un procès historique va s’ouvrir ce mercredi 2 septembre pour juger 14 prévenus accusés d’être liés à ces terribles attaques qui ont marqué la France et le monde entier.

Le mois de janvier 2015 est un mois qui restera à jamais marqué dans l’histoire de France. Les 7, 8 et 9 janvier avait lieu une série d’attaques terroristes visant les journalistes de Charlie Hebdo, des policiers ainsi que des personnes de confession juive dans la supérette Hyper Cacher de la Porte de Vincennes. Les frères Kouachi et Amedy Coulibaly sont les auteurs des 17 meurtres perpétrés au cours de ces attaques. Les trois terroristes ont tous été neutralisés et tués par la police le 9 janvier 2015, soit quelques heures après leurs attaques.

C’est ce mercredi 2 septembre, plus de 5 ans et demi après les faits, que s’ouvre un procès sans précédent pour juger 14 accusés tous soupçonnés d’avoir participé indirectement à ces attaques qui ont marqué le début d’une vague terroriste en France. Très attendu, ce procès de grande ampleur sera historique pour des nombreuses raisons.

Initialement prévu avant l’été, le procès a dans un premier temps été reporté au début du mois de septembre en raison de la situation sanitaire en France. Il se tiendra sous haute surveillance au tribunal judiciaire de Paris et sera intégralement filmé, en vertu de son “intérêt pour la constitution d’archives historiques de la justice”, une première dans un procès pour terrorisme.

Des chiffres hors normes

Pas moins de 49 jours d’audience se dérouleront entre le 2 septembre et le 10 novembre, devant la cour d’assises. 144 témoins seront entendus par cinq magistrats professionnels. 171 tomes de procédure ont été rédigés et 94 avocats figurent au dossier, alors que 90 médias sont accrédités, dont 27 médias étrangers. Ce procès de près de deux mois et demi comptera également 200 parties civiles parmi lesquels des rescapés, des familles de victimes et des associations.

Une salle adaptée

C’est dans l’une des plus grandes salles du nouveau Tribunal de grande instance de Paris, situé Porte de Clichy, que le procès se déroulera. Cette salle située au deuxième étage a été choisie en raison de ses deux grands box en plexiglas adaptés aux procès où de multiples accusés défilent. Une régie technique sera installée pour enregistrer les 49 jours d’audience. En raison de l’épidémie de Covid-19, les capacités des salles d’audience sont réduites de moitié. Des mesures exceptionnelles de sécurité comme des détecteurs de métaux seront mises en place.

Que risquent les accusés ?

Si 14 accusés seront auditionnés, 3 manqueront à la barre. Il s’agit d’Hayat Boumedienne, compagne d’Amedy Coulibaly, l’homme qui a tué une policière à Montrouge le 8 janvier et quatre personnes dans l’Hyper Cacher, et des frères Belhoucine, tous partis dans la zone irako-syrienne quelques jours avant les attaques. Si leur mort a déjà été évoquée par diverses sources, aucune annonce officielle n’a été communiquée et les 3 accusés font donc toujours l’objet d’un mandat d’arrêt.

Tous les accusés sont soupçonnés à divers degrés de soutien logistique aux frères Kouachi et à Amedy Coulibaly. Les juges antiterroristes ont retenu les charges les plus lourdes, c’est-à-dire la complicité de crimes terroristes, contre l’aîné des frères Belhoucine, absent lors du procès, et contre Ali Riza Polat, qui sera en revanche lui présent dans le box des accusés. Ce dernier aurait fourni les armes aux trois terroristes et risque donc la réclusion criminelle à perpétuité.

Les autres accusés sont pour la plupart entendus pour “association de malfaiteurs terroriste criminelle” et risquent quant à eux 20 ans de prison. Un seul d’entre eux comparaît libre sous contrôle judiciaire pour “association de malfaiteurs” et risque dix ans de prison.

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