Procès des viols de Mazan : la vidéo de l’intervention d’un vigile sur Dominique Pelicot, déclencheur de l’enquête

Dominique Pelicot, 71 ans, est le principal accusé dans le procès des viols de Mazan. Il est accusé par les enquêteurs d’avoir sédaté sa femme à l’aide d’anxiolytiques pendant une dizaine d’années pour pouvoir la violer et que d’autres hommes invités sur Internet la violent à leur tour.
BENOIT PEYRUCQ / AFP Dominique Pelicot, 71 ans, est le principal accusé dans le procès des viols de Mazan. Il est accusé par les enquêteurs d’avoir sédaté sa femme à l’aide d’anxiolytiques pendant une dizaine d’années pour pouvoir la violer et que d’autres hommes invités sur Internet la violent à leur tour.

JUSTICE - Une interpellation décisive. Difficile de savoir si Dominique Pelicot, retraité de 71 ans, aurait un jour été le principal accusé dans le procès des viols de Mazan s’il n’avait pas été repéré par un vigile dans un supermarché le 12 septembre 2020, puis dénoncé à la police. À Carpentras ce jour-là, un vigile l’a surpris en train de filmer sous les jupes de plusieurs femmes avec son téléphone portable, entraînant son interpellation.

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Un acte qui a mis les enquêteurs sur la piste de faits bien plus graves que l’homme est accusé d’avoir commis pendant près de 10 ans : la sédation chimique de son épouse, Gisèle Pélicot, pour ensuite la violer et la faire violer par des hommes recrutés sur le site Coco. Même si le procès est suspendu en raison de son état de santé, Dominique Pelicot est jugé pour viols aggravés devant la Cour criminelle de Vaucluse depuis le 2 septembre.

Le 12 septembre 2020, dans un supermarché de Carpentras, dans le Vaucluse, un vigile repère un client en train de filmer sous les jupes de plusieurs femmes. Il s’approche d’elles discrètement et tenter de cacher son téléphone portable dans sa sacoche, comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous, révélée par Paris Match.

La première vidéo d’une longue liste

Trois femmes ont déjà été filmées à leur insu par celui qui s’avère être Dominique Pelicot. Lorsque ce dernier effectue le même manège sur une quatrième victime, un des agents de sécurité du magasin intervient directement. « Il était en train de filmer sous votre robe ! », explique le vigile à cette femme. « Allez police, police direct » ajoute-t-il, enjoignant la victime à porter plainte, et prenant son numéro de téléphone. Un moment décisif.

Le vigile ayant confisqué le téléphone portable en question, Dominique Pelicot n’a pas été en mesure de supprimer les vidéos, qui tomberont ensuite dans les mains des enquêteurs. Le retraité est placé en garde à vue. Son matériel informatique est saisi. La police retrouve alors des milliers de vidéos de photos et vidéos dans lesquelles sa femme, inconsciente et inerte, est violée par des inconnus, entre juillet 2011 et octobre 2020.

Sur ces vidéos, les enquêteurs ne réussiront qu’à identifier 50 hommes en plus du mari, tous entre 26 et 74 ans. Ce sont eux qui sont désormais assis sur le banc des accusés aux côtés de Dominique Pelicot depuis début septembre, dans le procès des viols de Mazan. Ils risquent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle s’ils sont jugés coupable.

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