Procès des viols de Mazan : Gisèle Pelicot applaudie avec ferveur après l’audition marquante de son ex-mari
Un accueil chaleureux a été réservé à Gisèle Pelicot, après quatre heures de témoignage de son ex-mari devant le tribunal judiciaire d’Avignon.
JUSTICE - Journée d’audience cruciale. Alors que la présence de Dominique Pelicot n’avait été confirmée que lundi en fin de journée, pour sa première prise de parole depuis le box des accusés, son ex-femme Gisèle Pelicot a été accueillie ce mardi 17 septembre par une haie d’honneur.
Procès des viols de Mazan : Dominique Pelicot a pris la parole pour la première fois
Après un week-end marqué par des manifestations, Gisèle Pelicot, la victime principale du procès des viols de Mazan, a été applaudie et félicitée à sa sortie de la salle d’audience à la mi-journée. Comme le rapportent l’AFP et plusieurs journalistes sur place, une partie du public qui suivait les débats matinaux depuis une salle de retransmission annexe du tribunal lui a réservé un chaleureux accueil, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.
« Gisèle, Gisèle ! », « bravo madame » ou encore « Pour que la honte change de camp ! », pouvait-on entendre dans le hall du tribunal judiciaire d’Avignon, au milieu des applaudissements pour saluer son courage et sa dignité après avoir entendu Dominique Pelicot s’exprimer pour la première fois lors de ce procès.
Sans un mot, mais avec le sourire, Gisèle Pelicot a poliment remercié le public avant de quitter les lieux sans s’adresser à la presse.
Audition attendue
Le procès des viols de Mazan a connu un tournant majeur ce mardi, avec les premières déclarations publiques de Dominique Pelicot, malgré ses soucis de santé. Une audition qui aura duré près de quatre heures, durant laquelle l’homme qui a consciemment drogué, violé et fait violer sa femme par des dizaines d’hommes a pu mettre des mots sur ses actes. Devant son ex-femme, impassible, Dominique Pelicot a reconnu être « un violeur, comme ceux qui sont dans cette salle ». Il a d’ailleurs profité de cette rare de prise de parole pour lui demander pardon.
« Je l’ai bien aimée 40 ans et mal aimée 10 ans. Je n’aurais jamais dû faire ça. J’ai tout gâché, j’ai tout perdu. Je dois payer », a-t-il également déclaré, avant une prise de parole de Gisèle Pelicot. « J’ai aimé cet homme pendant 50 ans, je lui aurais donné mes deux mains à couper », a-t-elle confié lors de son bref passage à la barre.
Nouvelle icône féministe
Avant la reprise de l’audience en début d’après-midi, des spectateurs ont également hué plusieurs accusés qui retournaient dans la salle d’audience, toujours en cachant leur visage.
En acceptant que le procès de son ex-mari et des hommes qu’il avait recrutés sur Internet soit public, Gisèle Pelicot, a soulevé − presque malgré elle − une puissante vague de soutien aux victimes de viols et agressions sexuelles. Le week-end dernier, 10 000 personnes sont ainsi descendues dans les rues de France pour la soutenir et dénoncer « la culture du viol ».
L’appel à se rassembler pour les victimes de violences sexuelles avait été lancé avec une affiche montrant le visage de Gisèle Pelicot, coupe au carré et lunettes rondes, dessiné par la graphiste belge « Aline Dessine », aux 2,5 millions d’abonnés sur Tik Tok. Lundi devant le tribunal, elle avait d’ailleurs remercié ces nombreuses marques de soutien, dédiant au passage son combat « à toutes les personnes, femmes et hommes, dans le monde, qui sont victimes de violences sexuelles ».
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