Procès Samuel Paty : les avocats d'Abdelkahim Sefrioui vont demander son acquittement
Les avocats d'Abdelkahim Sefrioui expliquent qu'il s'agit d'une "aberration intellectuelle et judiciaire" de poursuivre quelqu'un pour une qualification terroriste, alors que selon eux, dans l'instruction, jamais la preuve n'a été apportée que le terroriste à l'origine du meurtre de Samuel Paty avait vu la vidéo de ce dernier.
Le procès Samuel Paty, assassiné fin 2020, débutera dans un peu plus d'un mois. Parmi les personnes renvoyées figure Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste qui s'était filmé appelant à une mobilisation contre le professeur et demandant son exclusion du collège.
À l'époque, il accusait l'enseignant - à tort - d'avoir sorti de classe une élève en raison de sa religion musulmane. Ses avocats vont demander son acquittement, a appris BFMTV ce vendredi 27 septembre.
Ces derniers, Me Vincent Brenghart, Colombe Grossi, et Oualid Elhammamouchi, ont estimé qu'il s'agissait d'une "aberration intellectuelle et judiciaire" de poursuivre quelqu'un pour une qualification terroriste, alors que selon eux, dans l'instruction, jamais la preuve n'a été apportée que le terroriste à l'origine du meurtre de Samuel Paty avait vu la vidéo de Abdelhakim Sefrioui. Jamais aucun contact n'a été établi non plus entre eux.
Dans cette vidéo postée cinq jours avant le meurtre, Abdelhakim Sefrioui dépeignait également une France islamophobe et qualifiait l'enseignant de "voyou". Depuis, il est en détention provisoire, à l'isolement, et clame son innocence dans l'attentat qui a suivi sa vidéo.
Six ex-collégiens condamnés en 2023
Au terme d'un premier procès de deux semaines en décembre 2023, six anciens collégiens jugés au tribunal pour enfants de Paris avaient été condamnés à des peines allant de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme, aménagés sous bracelet électronique, pour leur implication dans l'assassinat en 2020 du professeur Samuel Paty par un jeune jihadiste.
En mars dernier, la soeur de Samuel Paty, Mickaëlle Paty, avait demandé à l'État de reconnaître sa responsabilité dans cette affaire. Matignon et le ministère de l'Éducation nationale avaient un délai de deux mois pour répondre à cette démarche "symbolique". Elle a ensuite déposé un recours le 9 juillet dernier "pour que justice soit faite".
Samuel Paty a été tué le 16 octobre 2020 dans le Val-d'Oise, à Éragny-sur-Oise. Le professeur d'histoire-géographie a été décapité par un homme de 18 ans peu après être sorti du collège où il enseignait. L'assaillant a été tué quelques minutes après les faits par les forces de l'ordre.