Procès du RN: Marine Le Pen se dit "toujours sereine" avant le jugement attendu en 2025

Marine Le Pen s'est déclarée ce mercredi 27 novembre "toujours sereine", à l'issue du procès du Rassemblement national qui vient de s'achever. Les 25 prévenus, dont Marine Le Pen, étaient jugés depuis le 30 septembre pour des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires européens.

Dans ses réquisitions il y a deux semaines, le parquet a réclamé à l'encontre de la cheffe de file de l'extrême droite cinq ans de prison dont deux ans ferme aménageables, 300.000 euros d'amende, et surtout cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire - qui s'appliquerait immédiatement même en cas d'appel, et mettrait en péril ses ambitions pour la présidentielle de 2027.

L'avocat de Marine Le Pen a plaidé ce mercredi la relaxe de sa cliente. Il a estimé que les réquisitions du parquet étaient "une arme de destruction massive du jeu démocratique". "Ça ne concerne pas que Marine Le Pen, ça concerne a minima 13 millions d'électeurs voire l'ensemble du corps électoral, voire la sincérité du scrutin, ce n'est pas rien", a martelé Me Rodolphe Bosselut.

Marine Le Pen, à qui la présidente a donné la parole une dernière fois comme aux 24 autres prévenus, n'a pas souhaité prononcer de derniers mots à la barre. À l'issue de cette dernière audience, elle a déclaré avoir "toujours l'espoir" que les arguments du RN aient été "entendus" lors de ce procès.

Elle a également fustigé "un procès qui était fait par des politiques à des politiques, voire à la politique".

Un risque de "réitération"

Le parquet a justifié ses réquisitions par le risque de "réitération" de détournements de fonds publics, qui s'étaient "répétés" pendant 12 ans (entre 2004 et 2016) et ne s'étaient "interrompus" qu'à cause du signalement du Parlement européen, qui a estimé son préjudice financier à 4,5 millions d'euros.

Quant aux prévenus ayant nié en bloc l'existence d'un "système" mis en place pour payer des assistants parlementaires "fictifs" avec l'argent européen, ils n'ont fait preuve pendant l'audience d'aucune "remise en question", a accusé le parquet, soulignant encore que le parti avait déjà été condamné pour des faits de détournement de fonds.

Le jugement est attendu le 31 mars 2025.

Article original publié sur BFMTV.com