Procès du RN: Marine Le Pen dénonce "une procédure branlante"

Marine Le Pen craint-elle d'être déclarée inéligible à l'issue du procès du Rassemblement national? "On n'en est pas encore là", a jugé la leader du parti d'extrême droite ce mercredi 13 novembre à son arrivée au tribunal correctionnel de Paris pour la journée des réquisitions.

"Je suis dans le même état d'esprit que la semaine dernière, que la semaine d'avant. C'est le déroulé normal d'un procès, avec aujourd'hui une accusation qui accuse, ce n'est pas non plus très original", a-t-elle expliqué. Tout en restant sur la ligne de défense prônée ces dernières semaines, ajoutant:

"Je pense que le parquet va essayer de défendre la cause qu'il a initiée depuis dix ans. Il faut bien justifier cette procédure qui est apparue plus que branlante."

"Nous ne sommes pas ici aujourd'hui en raison d'un acharnement"

Les juges se penchent depuis le 30 septembre sur l'affaire des assistants parlementaires du parti frontiste, un dossier de soupçons d'emplois fictifs visant à détourner l'argent du Parlement européen au bénéfice du parti. Le procès concerne Marine Le Pen, sa formation d'extrême droite et 24 autres prévenus. La triple candidate à la présidentielle risque dix ans de prison, une amende d'un million d'euros et une peine d'inéligibilité de dix ans.

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En dépit de la présence très assidue de cette dernière, qui a tenu à se défendre point par point, les prévenus ont eu bien du mal à convaincre les juges de la réalité de l'emploi de leurs assistants parlementaires censés travailler pour le Parlement européen, comme le spécifie le règlement intérieur de l'institution.

Ce mercredi, les réquisitions des deux représentants du parquet, Louise Neyton et Nicolas Barret, doivent durer toute la journée. Ils devraient longuement développer leur analyse du "système" qui a selon eux été mis en place au Front national (devenu Rassemblement national) entre 2004 et 2016.

L'audience a débuté vers 9h45 par une introduction de Louise Neyton. "Nous ne sommes pas ici aujourd'hui en raison d'un acharnement", ni à cause d'une dénonciation "du Parlement européen", mais au terme "d'une longue information judiciaire", a-t-elle déclaré. Avant de poursuivre, sous l'œil de Marine Le Pen ,assise, stylo à la main, au premier rang du banc des prévenus:

"Vous prendrez votre décision au vu des pièces du dossier" et après "six semaines d'audience" et des "débats particulièrement fournis".

Article original publié sur BFMTV.com