Procès et remords du chauffard qui a pris la vie d'Antoine Alléno (24 ans), face à l'autre victime Anisa : "J'ai été lâche"
Ce jeudi 31 octobre, Yannick Alléno a fait face à celui qui a pris la vie de son fils, il y a trois ans, lors du procès qui se tenait au tribunal correctionnel de Paris. Un moment insoutenable pour la famille d'Antoine Alléno.
Ce jeudi 31 octobre, Franky D. était jugé pour l'accident qui avait causé la mort d'Antoine Alléno, le fils du chef étoilé Yannick Alléno. Un procès qui s'est tenu au tribunal correctionnel de Paris dans la plus grande émotion. Retour sur le tragique événement.
Dans la nuit du 8 au 9 mai 2022, Yannick Alléno a vécu le cauchemar de tous parents : la perte d'un enfant. Antoine, son plus jeune fils, a été fauché, ne laissant aucune chance au fils du chef. Antoine, 24 ans, attendait à un feu rouge sur son scooter lorsqu'un conducteur sous l'emprise de l'alcool, au volant d'une voiture volée, l'a percuté violemment, causant sa mort sur le coup. Face à cette perte incommensurable, Yannick Alléno a choisi de transformer sa souffrance en un engagement. Il s'efforce aujourd'hui de soutenir les familles qui, comme lui, vivent l'épreuve dévastatrice de la perte soudaine et injuste d'un être cher dans des circonstances tragiques. En effet, Yannick Alléno a fondé l'association Antoine Alléno, peu après le drame, en collaboration avec Isabelle, la mère de son fils : "Quand Antoine est parti, j'ai vu en France, pays des droits de l'homme, des choses que je n'imaginais même pas. Antoine est parti un dimanche, nous l'avons enterré le vendredi suivant. La notoriété de notre famille fait de nous des privilégiés. Dans la vraie vie, cela n'existe pas".
Emotion intense lors du procès d'Antoine Alléno
Ce jeudi 31 octobre, le procès de Franky D. s'est ouvert au tribunal correctionnel de Paris. L'homme est jugé pour "homicide involontaire aggravé". À la barre, ce dernier prétend ne se souvenir de rien, ni le moment où il a volé la voiture, ni l'impact avec le scooter, ni la fuite : "J'ai été lâche d'avoir fait ça, d'être parti après l'accident [...] Ce que j'ai fait est impardonnable", a-t-il affirmé face aux proches de la victime comme le rapporte le Parisien. Un moment terrible pour le chef étoilé qui a tenu a raconté la scène - qui s'est tragiquement déroulée sous ses fenêtres - dans un témoignage sobre et bouleversant : "Je me suis allongé sur le corps de mon fils et j'ai crié [...] Aujourd'hui, je me retrouve face à l'inexcusable et à l'inacceptable". A cela se sont également ajoutés les mots d'Isabelle, la mère d'Antoine : "Quand on est parent, on a toujours peur pour ses enfants mais on n'imagine jamais le pire".
Anissa, qui était à l'arrière du scooter : "Pourquoi lui et pourquoi pas moi ?"
Présente également au procès, Anisa, la seconde de cuisine d'Antoine Alléno, était à l'arrière du scooter au moment de l'accident. Cette dernière s'en est sortie "avec quelques blessures sans gravité", précise le quotidien. "Pourquoi lui et pourquoi pas moi ?", a alors demandé la jeune femme à l'audience. Les conséquences funestes du destin puisque, malgré le fait qu'ils portaient tous les deux un casque, seul Antoine a été victime d'un traumatisme crânien qui lui a causé une mort instantanée.
Le procureur de la République a requis huit ans de prison assortis d'un mandat de dépôt à l'encontre de Franky D., qui a passé sept mois en détention provisoire, ainsi qu'une interdiction de conduite pendant dix ans. Le jugement a été mis en délibéré au 28 novembre.