Procès Mazan: l'un des coaccusés reconnait n'avoir pas «eu le consentement» de Gisèle Pelicot, un autre conteste les accusations
À Avignon, la cour criminelle a commencé jeudi 19 septembre à interroger les premiers des 50 coaccusés de Dominique Pelicot. Ce septuagénaire comparaît pour avoir recruté sur internet, pendant près de 10 ans, des dizaines d’hommes pour violer sa femme Gisèle, après l’avoir droguée. Le premier de ces hommes aux âges et profils très divers, Lionel, un vendeur de 44 ans, a reconnu les faits reprochés.
Avec notre envoyée spéciale à Avignon, Laura Martel
Dès son arrivée à la barre, Lionel expose sa position : « Je n’ai jamais eu l’intention de violer Mme Pelicot mais n’ayant jamais eu son consentement, je ne peux que constater les faits ».
Marié, père de trois enfants, Lionel mène une vie heureuse, avant de tomber dans une sombre spirale : alcool, dépression, endettement, infidélité... Et puis un jour, parmi les propositions qu’il reçoit sur le site libertin controversé Coco, celle de Dominique Pelicot, pour une relation à trois.
« Une proposition un peu originale, concède-t-il. Il dit qu’il est en couple, mais qu’elle dormira. Il me parle de cachets, qu’il lui donne ou qu’elle prend elle-même, ce n'est pas très clair. Mais à ce moment, je ne me pose pas plus de questions. Je n'ai jamais pensé qu'elle pouvait ne pas être dans le jeu, cela a été ma première grosse erreur », a-t-il expliqué.
« J'avais des éléments qui me faisaient penser que ce n'était pas le cas. Il m'avait envoyé des photos de Mme Pelicot nue dans son jardin. Cela m'a fait penser, à tort, que c'était un fantasme de couple », a-t-il ajouté.
Dans le box, Dominique Pélicot commente acerbe : « Il se repent, mais c’est peut-être un peu tard. »