Procès de Mazan: la Fondation des femmes veut une "loi intégrale contre les violences sexuelles"

L'affaire des viols de Mazan montre la nécessité d'"une loi intégrale contre les violences sexuelles", face à une société et une justice engluées dans "la culture du viol", plaide la Fondation des Femmes dans une tribune publiée vendredi 13 septembre par Libération.

"Nous demandons une loi intégrale contre les violences sexuelles", qui prévoirait notamment "des enquêtes systématiques sur les mis en cause" et en même temps interdirait "celles sur le passé sexuel de la victime", écrit l'association, qui lutte pour les droits des femmes.

"Combien de Dominique Pelicot continuent d'agir en totale impunité?"

Il faudrait aussi "récolter et conserver les preuves de la soumission chimique, prendre en compte la sérialité", et "élargir les ordonnances de protection aux victimes de viol", écrit la Fondation, mais aussi "embaucher 5.000 enquêteurs", "financer à hauteur de 390 millions d'euros supplémentaires les associations d'aide aux victimes, rembourser le soutien psychologique, former les juges des cours criminelles départementales".

"L'affaire des viols de Mazan tient à un enquêteur ou une enquêtrice qui a décidé de prendre au sérieux une photo volée sous la jupe d'une femme", rappelle la Fondation, qui cite le chiffre de 94% des plaintes pour viol classées sans suite en 2021, "un chiffre en hausse constante depuis #MeToo".

"Par manque de moyens souvent, aucune enquête n'est menée, le mis en cause, dont l'identité est connue dans 80% des cas, n'est pas convoqué, son portable n'est pas fouillé, les preuves ne sont pas collectées ou sauvegardées", poursuit la Fondation, qui questionne: "Combien de Dominique Pelicot continuent d'agir en totale impunité?"

51 hommes accusés

Dominique Pelicot, principal accusé dans l'affaire des viols de Mazan, qui n'était plus apparu à l'audience depuis mercredi dernier pour raisons de santé, a fait son retour devant la cour criminelle de Vaucluse ce mardi 17 septembre.

Au total, 50 hommes, âgés de 26 à 74 ans, sont jugés au côté de Dominique Pelicot. Des inconnus que celui-ci avait recrutés sur internet pour venir violer son épouse, à leur domicile de Mazan, dans le Vaucluse, après l'avoir droguée aux anxiolytiques.

La Fondation des femmes avait lancé en mai une pétition pour cette "loi intégrale contre les violences sexuelles, qui a recueilli 78.450 signatures à ce jour, selon le site internet de l'association.

Article original publié sur BFMTV.com