Procès dans l'affaire Pilarski: l'avocat de Christophe Ellul dénonce une "fiction juridique"
Christophe Ellul sera bel et bien jugé devant le tribunal correctionnel pour "homicide involontaire" après la mort de sa compagne Elisa Pilarski des suites de morsures canines dans une forêt de l’Aisne en 2019, a décidé de le juge d’instruction dans son ordonnance de renvoi le vendredi 16 août.
"C’est un véritable coup de massue pour lui, il ne comprend pas", a déclaré Me Alexandre Novion, l’avocat de Christophe Ellul, auprès de nos confrères de Sud Ouest.
Christophe Ellul est le propriétaire de Curtis, un American Pitbull Terrier de 18 kilos. Le jour du drame, Elisa Pilarski se promenait avec l’animal à proximité d’une chasse à courre.
Au cours de l’enquête, Christophe Ellul s’est toujours refusé d’incriminer son chien. Les investigations, elles, ont permis "d’écarter l’hypothèse d’une attaque de la jeune femme par les chiens de la chasse à courre", avait indiqué le parquet de Soissons en mai dernier. Seul le chien Curtis a été identifié comme étant à l’origine des blessures ayant causé la mort de la victime.
"Je ne suis pas convaincu, il reste une nébuleuse autour de la mort d’Elisa qui n’est toujours pas dissipée", a affirmé l'avocat de Christophe Ellul auprès du Parisien. "Il n’avait jamais mordu avant, Elisa dormait avec lui."
"Une véritable fiction juridique"
Me Alexandre Novion a estimé auprès de nos confrères de Sud Ouest qu'"il fallait un coupable à tout prix dans cette affaire".
"Sa responsabilité est bâtie sur une véritable fiction juridique. On a additionné des doutes qui ne sont pas de nature à nous faire oublier ce que les premiers légistes ont constaté. C’est-à-dire qu’il était peu probable qu’un seul chien ait pu faire cela tout seul."
Me Novion a assuré n’espérer qu’une chose: "que, lors du procès, le droit triomphera".
Christophe Ellul avait été mis en examen en mars 2021 "pour avoir par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité (...) involontairement causé la mort" de sa compagne.
Il a toujours clamé l'innocence de son chien, désigné par l'accusation comme un "American Pitbull Terrier, provenant d'un élevage des Pays-Bas et introduit illégalement en France par son acquéreur".