Procès Dupond-Moretti : « L’État de droit face au conflit d’intérêts »
C'est une première, un procès inédit, dans l'histoire de la Ve République. Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice en exercice, comparaîtra à compter de ce lundi 6 novembre devant la Cour de justice de la République (CJR), devant laquelle il devra répondre du délit de « prise illégale d'intérêts ».
Il lui est reproché d'avoir cédé à la « vindicte » en réglant ses comptes avec plusieurs magistrats, notamment trois procureurs du Parquet national financier (PNF) qui avaient secrètement épluché ses fadettes, quand il était avocat, en marge de l'affaire Bismuth, comme le révéla Le Point en juin 2020. Deux mois après sa nomination à la chancellerie, le 6 juillet 2020, il ordonna contre eux des enquêtes administratives, préalable à des poursuites disciplinaires – tous seront blanchis par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Une plainte conjointe de l'Union syndicale des magistrats (USM) et du Syndicat de la magistrature (SM), déposée en décembre 2020, fut le déclencheur des poursuites lancées devant la CJR contre le garde des Sceaux, aujourd'hui accusé de conflit d'intérêts.
À LIRE AUSSI Éric Dupond-Moretti, ministre en sursisMe Christophe Clerc est l'avocat de ces deux syndicats. Il s'explique sur cette procédure, que les partisans du ministre jugent incompréhensible, voire inique : l'ex-pénaliste devenu ministre se retrouve aujourd'hui dans la position de l'accusé, alors qu'une atteinte fut gravement portée à sa vie privée et au secret de ses corr [...] Lire la suite