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Procès d'Alexandra Richard: dix ans requis en appel pour le meurtre de son conjoint violent

La balance de la Justice (illustration) - AFP
La balance de la Justice (illustration) - AFP

Dix ans de prison ont été requis ce samedi en appel aux assises de l'Eure à l'encontre d'Alexandra Richard, 43 ans, accusée d'avoir tué son conjoint violent en 2016, et qui avait été condamnée à cette peine en première instance. Elle avait fait appel.

En novembre 2020, le ministère public avait requis la même peine de dix ans de réclusion, mais pour pour "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner" alors que l'avocat général a choisi ce samedi la qualification de "meurtre".

Pour "meurtre", un accusé encourt la réclusion à perpétuité; pour "violence volontaire ayant entraîné la mort dans intention de la donner", vingt ans.

"Ça ne peut pas être des violences volontaires sans intention de la donner, c'est un meurtre. Elle a à l'évidence des circonstances atténuantes, c'est sûr. Mais on ne peut pas tuer dans ce contexte là", a estimé samedi l'avocat général Patrice Lemonnier.

Le verdict attendu ce samedi

Alexandra Richard a été condamnée en novembre 2020 par la cour d'assises de Seine-Maritime pour le meurtre, avec un fusil de chasse, de son conjoint de 36 ans le 16 octobre 2016, à leur domicile de Montreuil-en-Caux. Celui-ci, en état d'ébriété, venait de se lever de son fauteuil en la menaçant de lui "défoncer la gueule", a-t-elle expliqué.

Le jour du drame, son conjoint s'est mis à boire à midi et l'accusée lui a dit qu'elle allait le quitter, selon elle. Au cours de son réquisitoire, l'avocat général a estimé que l'accusée, mère de trois enfants, avait "une difficulté avec la réalité".

"Alexandra Richard a développé des éléments d'agression, des menaces de mort qui ne sont pas vérifiables. Plus le temps passe, plus elle en rajoute", a dit Patrice Lemonnier. "Il a bien fallu que quelqu'un appuie sur la gâchette. Ce jour là, elle a appuyé sur la gâchette", a-t-il estimé.

L'avocat général a reconnu que la victime, qui avait été condamné en 1999 pour avoir tiré sur un rival amoureux, pouvait avoir des accès de violence. "On sait qu'il pouvait être violent verbalement. Lorsqu'il était alcoolisé et contrarié, il pouvait aller sur le coup de poing. Je ne peux pas le contester", a-t-il dit. Le verdict de ce procès, qui a débuté mardi à Évreux, est attendu samedi.

Article original publié sur BFMTV.com