Comment le procès Charlie Hebdo a appris l'attaque à Paris

Croquis d'audience du procès Charlie, réalisé le  2 septembre 2020 au palais de justice de Paris - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP
Croquis d'audience du procès Charlie, réalisé le 2 septembre 2020 au palais de justice de Paris - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP

Cinq ans après l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, c'est le même sentiment glaçant qui ressurgit. En ce 18e jour d'audience dans le procès des attentats de janvier 2015, deux personnes ont été blessées dans une attaque à la machette à proximité des anciens locaux du journal satirique. Une annonce qui a rejailli sur la salle d'audience.

Au moment de l'attaque, la cour était en train d'entendre le témoignage d'un enquêteur de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Ce dernier, les larmes aux yeux, confiait alors que pour lui et ses collègues chaque attentat en France était vécu "comme un échec".

"Je suis chavirée"

Les premières alertes ont commencé à tomber sur les téléphones portables. Rapidement, le président de la cour d'assises spéciale a alors rapidement suspendu l'audience pendant quelques minutes, à la demande d'une partie. Les personnes présentes, victimes, rescapés de l'attaque à Charlie Hebdo, journalistes, ont alors essayé d'en savoir plus.

Tous les anciens de Charlie Hebdo étaient sous le choc pour réagir. Les deux victimes de cette attaque sont deux salariés de l'agence Premières Lignes qui occupait il y a cinq ans et qui occupe toujours une partie du 2e étage de l'immeuble du 10 rue Nicolas Appert, sur le même pallier que les anciens locaux de l'hebdomadaire satirique. Pour l'heure, on ne sait pas s'il y a un lien entre cette adresse et cette attaque.

"Je suis chavirée, anéantie, j’ai le coeur à l’envers, accepte de confier Marika Bret, la DRH de Charlie Hebdo. C’est déjà tellement difficile pour moi d’être là mais en même temps, c’est important d'être là, j'ai envie d'entendre et de comprendre. C'est un nouveau coup de massue, il n’y a qu’un mot, l’horreur, et jusqu’où ça va aller?"

Menaces réelles

Récemment, Al-Qaïda a proféré de nouvelles menaces à l'encontre de la rédaction de Charlie Hebdo, ce qui a amené les autorités à renforcer la sécurité autour des journalistes, Ces derniers sont depuis 2015 escortés par des officiers de sécurité.

Marika Bret, la directrice des ressources humaines de Charlie Hebdo, a dû être exfiltrée de son domicile en raison de menaces précises et circonstanciées reçues le 14 septembre par les officiers de sécurité qui la protègent depuis bientôt 5 ans.

Article original publié sur BFMTV.com