Publicité

Procès des attentats de janvier 2015: polémique autour de l'audition d'Hidalgo, des avocats quittent la salle d'audience

La maire de Paris Anne Hidalgo, entendu comme témoin au procès des attentats de janvier 2015, au tribunal de Paris, le 21 septembre 2020 - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
La maire de Paris Anne Hidalgo, entendu comme témoin au procès des attentats de janvier 2015, au tribunal de Paris, le 21 septembre 2020 - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

Perturbations au procès des attentats de janvier 2015. Ce lundi après-midi, l'audition d'Anne Hidalgo comme témoin a suscité l'incompréhension et l'agacement des avocats, au point que certains d'entre eux ont quitté la salle en guise de protestation. Du côté de la défense, seuls deux avocats de l'un des onze accusés sont restés pour le passage de la maire socialiste de Paris.

"Elle n'est pas en relation directe avec les faits. C'est une déclaration politique demandée par la partie civile. François Hollande était sur place en 2015, c'est lui qui a donné l'ordre de donner l'assaut. Lui, il aurait eu sa place ici", lance au micro de BFMTV l'un des conseils protestataires.

"Récupération politique"

Les avocats ayant quitté la salle d'audience ont écrit dans un communiqué qu'ils ne souhaitaient "tout simplement pas perdre le temps précieux de ce procès en assistant au témoignage prévu", estimant qu'il ne "(concourait) d'aucune manière à la manifestation de la vérité".

"Nous ne comprenons pas en quoi la déposition de la maire de Paris peut éclairer la cour sur la seule question qui est posée, la culpabilité des accusés", a expliqué l'un des avocats de la défense, Hugo Lévy, après l'audition d'Anne Hidalgo, qui a duré une quarantaine de minutes.

Se défendant de toute "récupération politique", la maire de Paris a expliqué qu'elle était "à cette audience car les journées de janvier 2015 ont bouleversé nos vies" et pour "rappeler les valeurs de la République", la lutte contre l'antisémitisme mais aussi "le respect de la liberté d'expression".

"Qu'est-ce-que tu fais là?"

Interrogée sur les accusés, elle a dit "ne pas connaître" leurs noms. "Ben alors qu'est-ce-que tu fais là?", lui rétorque l'un des accusés assis dans le box.

"Je préfère m'attacher à la mémoire des victimes, j'ai le droit de retenir leurs noms et rien que leurs noms", explique la maire. Ses propos ont été vivement critiqués par l'un des deux avocats de la défense restés dans la salle, qui a déploré cet "affichage" vis-à-vis d'accusés "dont c'est le procès et qui sont présumés innocents".

Quatorze personnes sont jugées, dont trois en leur absence, depuis trois semaines pour leur soutien logistique présumé aux auteurs des attentats, qui ont fait 17 morts entre les 7 et 9 janvier 2015.

Article original publié sur BFMTV.com