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Procès des attentats de janvier 2015: l'attaque de vendredi est "une réactivation du traumatisme"

Le tribunal judiciaire de Paris en préparation avant l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015. - STEPHANE DE SAKUTIN
Le tribunal judiciaire de Paris en préparation avant l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015. - STEPHANE DE SAKUTIN

A la cour d'assises spéciale de Paris, pour la 19ème journée du procès des attentats de janvier 2015, ce lundi est consacré à l'audition d'une enquêtrice de la section anti-terroriste (SAT) de la brigade criminelle de la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de Paris, puis d'un commissaire de police, ancien membre de la section anti-terroriste.

"L'histoire se répète"

Mais dans la salle, les bancs sont clairsemés, avec essentiellement des journalistes et des avocats. D'abord, de nombreuses parties civiles, rescapées de l'attentat de l'Hyper Casher ou proches de victimes, célèbrent actuellement Yom Kippour. Cette fête correspond à un jeûne de 25 heures, ce qui complique la présence physique des membres de la communauté juive.

Pour d'autres, l'attentat à l'arme blanche perpétrée vendredi rue Nicolas-Appert (XIe arrondissement de Paris) contre des membres de l'agence de presse Premières lignes a été vécu comme un traumatisme. Cette dernière est également partie civile au procès:

"Ils n'ont pas voulu venir aujourd'hui car c'est une réactivation du traumatisme. C'est extrêmement difficile de revivre la même situation. Le traumatisme est là et l'histoire se répète", a expliqué à BFMTV leur avocat, Me Mehana Mouhou.

Une absence qui fait également écho à une certaine colère:

"On les a laissés à l'abandon. On savait très bien que Charlie Hebdo était une cible. (...) Véritablement, je pense qu'il y a une faute des services de police, de l'État, une faute dans la protection des journalistes. On en a froid dans le dos."

"Il est temps de réagir"

Une rage que Richard Malka, avocat de la rédaction de Charlie Hebdo préfère renvoyer directement aux terroristes:

"On le voit dans cette salle depuis le procès, ils tuent des juifs, des musulmans, des chrétiens, des noirs, des blancs, quel être humain fait ça ?" Et d'ajouter: "tout ça parce qu'un individu abreuvé de haine, qui n'a probablement jamais vu les caricatures, qui ne connaît leurs contextes, leurs sens, a été prendre une machette pour tuer tout le monde."

"Je suis atterré, effondré par ce nouvel attentat", poursuit-il. "Je pense aux personnes blessées, qui ont la vie sauve mais pour qui la vie ne sera plus jamais la même, ni pour leurs proches, ni pour leurs collègues de travail."

"Il est temps de réagir, il faut que le monde culturel se réarme intellectuellement", a conclu l'avocat.

Un puzzle se reconstitue

Aujourd'hui, et pour la première fois, les noms des accusés apparaissent véritablement dans les débats. Comme un puzzle qui se reconstitue petit à petit et qui commence à esquisser les implications de chacun.

Un enquêteur a évoqué les traces ADN de deux des accusés retrouvés dans la voiture de Coulibaly qu'il a utilisé pour aller à l'Hypercasher. Une autre enquêtrice explique que les sept jours précédant l'attentat de Charlie Hebdo, Amedy Coulibaly n'a eu des contacts téléphoniques qu'avec cinq hommes seulement. Quatre d'entre eux font partie des accusés.

Article original publié sur BFMTV.com