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Procès de 80 cheminots marocains contre la SNCF : «Après les indigènes, c’est nous les chibanis !»

Procès aux Prud'hommes, Les Chibanis contre la SNCF.

Malgré la condamnation de l'entreprise publique, 350 dossiers de cheminots marocains victimes de discrimination sont encore en cours de traitement.

Si on ne se trouvait pas aux Prud’hommes de Paris, on se croirait dans un club du troisième âge, avec près de 150 têtes grises sur 200, les autres étant des ayants droit de chibanis (les ouvriers maghrébins immigrés de la première génération, ndlr), épouses ou enfants. «Je pensais que tous les chibanis avaient eu leurs droits» lance Adnane, 21 ans, étudiant en immobilier, là «juste» pour accompagner son père, qui ne lui «a pas trop parlé de l’affaire». Si, le 31 janvier 2017, la SNCF a été condamnée en appel pour «discrimination» salariale et professionnelle à l’encontre de 848 cheminots marocains qu’elle avait fait venir dans les années 1970 pour pallier le manque de main-d’œuvre, il reste 350 dossiers de cheminots en cours de traitement au CPH de Paris. Ce jeudi 15 mars, l’audience est consacrée à 80 personnes qui ont fait des départs -dits- volontaires, subis, selon eux. Le jugement pour ces chibanis au départ «anticipé» sera rendu le 1er octobre.

Mohammed Benatta, originaire d’El Jadida, est au premier rang pour soutenir ses compagnons chibanis. Là, «pour leur porter chance» puisqu’il a fait partie de la première vague triomphante de janvier. «J’ai travaillé de 1974 à 2006 pour la SNCF, aujourd’hui je suis en préretraite» dit-il. À 68 ans, malgré ses cheveux gris et son handicap (on ne saura pas si c’est à cause du rail qu’il boite), il relève la tête, «fier» d’avoir recouvré sa dignité à l’issue de ce procès emblématique.

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