Procès du 13-Novembre: les "amoureux" du Bataclan racontés par leurs parents endeuillés

Les forces de l'ordre à l'extérieur de la salle d'audience accueillant le procès des attentats du 13-Novembre, le 8 septembre 2021. - Alain JOCARD / AFP
Les forces de l'ordre à l'extérieur de la salle d'audience accueillant le procès des attentats du 13-Novembre, le 8 septembre 2021. - Alain JOCARD / AFP

Deux pères éplorés, côte à côte à la barre. Au procès des attentats du 13 novembre 2015, ces parents ont témoigné ce lundi la perte de leur enfant unique, Marie et Mathias, "les amoureux du Bataclan" fauchés en pleine jeunesse. Le selfie projeté sur grand écran derrière la cour d'assises spéciale de Paris montre deux visages juvéniles, radieux: Marie Lausch a le bras autour du cou de son compagnon, Mathias Dymarski, et lui embrasse la joue.

Les plus jeunes victimes des attentats

Parce qu'une mèche des cheveux blonds de Marie avait rejoint sa chevelure sombre, Mathias trouvait la photographie "ratée", confie son père, Jean-François. Prise quelques semaines avant que Marie et Mathias soient tués au Bataclan, à respectivement 23 et 22 ans et parmi les plus jeunes victimes de la tuerie qui a fait au total 90 morts, l'image a fait le tour du monde. Six ans plus tard, c'est ensemble, prenant tour à tour la parole, que leurs pères honorent la mémoire de leurs seuls enfants. Les deux amoureux s'étaient rencontrés lors de leur année de terminale à Metz, à une fête d'anniversaire. "Mathias, qui était toujours entier, avait voulu séduire Marie, et s'était enduit le visage de Nutella car Marie était gourmande et cela avait marché", sourit Jean-François.

"Une famille sans enfant"

Séparés un moment par leurs études, elle à Londres, lui à Grenade en Espagne, ils s'étaient installés à Paris à l'été 2015 et projetaient d'aller vivre aux Etats-Unis, quitte à ce que Mathias "casse" un CDI tout juste décroché. "Marie avait son petit prince Mathias. Elle était solaire, lumineuse, dynamique, ouverte sur les autres, humble et toujours souriante", se souvient son père, Maurice. A son côté, le dépassant de deux têtes, Jean-François loue aussi un fils qui faisait "tout à fond", son travail dans le BTP, le BMX, et sa "première passion, Marie". Unis "dans la même peine" d'être devenus les membres d'une "famille sans enfant", Maurice et Jean-François ont traversé ensemble six années d'épreuves.

Article original publié sur BFMTV.com