Procès. Seize ans après le bombardement de Bouaké, saura-t-on un jour la vérité ?

Le 6 novembre 2004, le camp de Bouaké, en Côte d’Ivoire, est bombardé. Neuf soldats français et un civil américain sont tués. Qui a donné l’ordre de cette attaque ? Pourquoi a-t-on laissé les pilotes s’échapper ? Quel rôle a joué la France ? Seize ans plus tard, un procès vient de s’ouvrir à Paris. Permettra-t-il de faire la lumière sur ce dossier ? L’analyse du Pays.

Lundi 29 mars s’est ouvert le procès, pour assassinat, tentative d’assassinat et destruction de biens, des pilotes des avions qui ont bombardé le camp militaire français de Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire. Neuf soldats français et un civil américain avaient été tués.

C’était [le 6 novembre] 2004, en pleine guerre civile ivoirienne entre les rebelles du Nord, conduits par un certain Guillaume Soro [devenu ensuite Premier ministre et président du Parlement], qui marchaient sur Abidjan, et les forces armées restées loyales au régime de Laurent Gbagbo [chef d’État de la Côte d’Ivoire de 2000 à 2011], basé dans la capitale économique, dans le Sud. Seize ans après, le mystère reste entier sur cette opération militaire. Comment peut-il en être autrement quand on sait que ce procès, qui a mis du temps à s’ouvrir, se tient en l’absence des accusés ?

Le rôle trouble de la France

Les pilotes biélorusses, auteurs de l’opération, avaient d’abord disparu dans la nature. Ils avaient ensuite été alpagués lors de leur fuite au Togo. Les autorités togolaises en avaient tenu Paris informé, pour savoir la conduite à tenir. Mais Paris a n’a pas réclamé les pilotes.

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Pendant ce temps, de hautes personnalités françaises, comme les ministres Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Michel Barnier, respectivement à l’Intérieur, à la Défense et aux Affaires étrangères à l’époque des faits, ne pourront

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