"Un problème, une taxe": Jordan Bardella pointe le risque pour Michel Barnier de "se retrouver sans gouvernement"

Le Rassemblement national refuse de soutenir la hausse de la fiscalité sur les plus aisés, évoquée par Michel Barnier devant plusieurs interlocuteurs. Jordan Bardella juge le Premier ministre "sans imagination et sans courage" tandis que Marine Le Pen appelle à "un audit" des finances publiques.

Près de 24 heures après le ballon d'essai de Michel Barnier sur une éventuelle hausse de la fiscalité pour "les plus aisés et les entreprises profitables" et la grogne des macronistes, c'est au tour du Rassemblement national de se faire entendre. Pas question pour le parti à la flamme de poser sur la table une augmentation ciblée des impôts.

"Un problème, une taxe. Michel Barnier est décidément un dirigeant français comme les autres", s'agace le président du Rassemblement national sur X.

Après sept années de baisses d'impôts, l'un des marqueurs politiques d'Emmanuel Macron, Michel Barnier a évoqué devant plusieurs interlocuteurs une possible hausse d'impôts, avant de faire marche arrière.

Face à la colère des macronistes et la gêne d'une partie de son propre camp, l'entourage du Premier ministre a finalement fait savoir qu'"aucune mesure fiscale" n'était envisagée "à ce stade".

Si le Rassemblement national plaidait dans son programme des législatives pour un retour de l'impôt sur la fortune en France, le mouvement refuse de soutenir Michel Barnier dans ses réflexions. Le parti qui avait mis son veto à toute nomination de Xavier Bertrand à Matignon avait pourtant semblé soutenir l'arrivée du nouveau chef du gouvernement rue de Varenne.

Alors qu'un rendez-vous était prévu ce mercredi matin avec les députés macronistes, la rencontre réclamée par leur patron Gabriel Attal pour "clarifier la ligne politique" et déterminer "la participation" du camp présidentiel au casting gouvernemental a finalement été reportée.

De quoi mettre encore un peu plus la pression sur Michel Barnier qui a promis un gouvernement dans "la semaine" mais qui peut difficilement avoir un casting sans élu du camp présidentiel.

"Sans imagination et sans courage, Michel Barnier risque vite de se retrouver sans gouvernement", juge donc Jordan Bardella.

Marine Le Pen a choisi, elle, un autre angle d'attaque après des propos de Michel Barnier qui juge "très grave" la situation budgétaire du pays et qui assure "avoir demandé tous les éléments pour en apprécier l'exacte réalité" auprès de Bercy.

"Une grande commission d’audit des comptes de la nation doit désormais être mise en œuvre", réclame Marine Le Pen qui en avait déjà fait la demande lors des dernières législatives.

"Aujourd'hui, tout le monde feint de découvrir une situation catastrophique", s'agace-t-elle encore

Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a estimé mercredi que l'objectif fixé par le gouvernement sortant de réduire le déficit public à 5,1% du PIB en 2024 ne serait pas atteint, jugeant "vraiment inquiétante" la situation des finances publiques françaises.

Article original publié sur BFMTV.com