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"Le prix sera ce qu'il sera": ces Français qui refusent de renoncer à leurs illuminations de Noël

La maison illuminée de Rosy et Robert Bauer, à Carbon-Blanc. - BFMTV
La maison illuminée de Rosy et Robert Bauer, à Carbon-Blanc. - BFMTV

Les guirlandes lumineuses vont-elles devoir rester dans les cartons cette année à cause de la flambée des prix de l'électricité? Si certaines communes ont déjà sauté le pas par crainte de voir leur facture s'envoler, les Français ne sont pas tous prêts à en faire de même, et certains estiment qu'il n'est pas question de passer Noël sans illuminations.

C'est le cas de Rosy et Robert Bauer, un couple de retraités de 71 et 75 ans vivant en Gironde qui a décidé que la sobriété énergétique n'aurait pas raison de la magie des fêtes de fin d'année chez eux. Ainsi, à partir de jeudi prochain, plus de 35.000 ampoules scintilleront sur la devanture de leur grande maison de Carbon-Blanc, et dans leur jardin, surnommé "La Maison du Père Noël".

"On prend le risque, le prix sera ce qu'il sera"

Comme chaque année depuis 22 ans, la grande roue, le petit train et la crèche seront illuminés pour le plaisir des quelque 20.000 visiteurs qui se bousculent dans le jardin du couple de septuagénaires. "C'est vrai que c'est un budget mais à la période de Noël on ne compte pas, on veut faire plaisir à tout le monde", reconnaît Rosy Bauer, qui affirme à BFMTV.com que ces installations représentent d'habitude environ 200 euros en plus sur sa facture du mois de décembre.

"Cette année ce sera sans doute plus, mais on fera avec".

Sucres d'orge et flocons géants, cerfs lumineux et personnages automates... Ces 5 dernières années, Axel Germond et Léa Freulon avaient l'habitude de voir toujours plus grand pour leurs illuminations de Noël. "Tous les ans on ajoute quelque chose pour surprendre les gens et améliorer l'expérience, à tel point que c'est devenu l'attraction du coin", explique à BFMTV.com Axel Germond, dont la maison située à Lailly-en-Val près d'Orléans (Centre-Val de Loire) a attiré quelque 3000 personnes en 2021.

Cette année, cependant, le couple a revu ses rêves de grandeur à la baisse. Axel Germond et Léa Freulon ont même hésité à se lancer dans l'aventure et à ouvrir les grilles de leur jardin aux curieux. "On s'est posé la question, c'est vrai", confie le jeune homme, horticulteur de profession, qui a tout de même décidé de jouer le jeu.

Le bouclier tarifaire pour "limiter la catastrophe"

"Les discussions sur les prix qui risquent d'exploser nous ont fait douter, mais honnêtement on avait aucune envie d'annuler... C'est ancré dans les traditions pour nous maintenant, on aurait beaucoup de mal à s'en passer. Pour l'instant, on ne sait pas bien ce que ça va représenter, ce ne sont que des bruits de couloir... alors on s'est dit tant pis, on prend le risque. Le prix sera ce qu'il sera".

Économies et sobriété écologique obligent, le couple a toutefois prévu quelques aménagements pour "s'adapter et participer à l'effort national". En semaine, la durée des illuminations sera réduite de 30 minutes chaque jour. Pour essayer de faire baisser la note, le couple allumera désormais ses lumières manuellement, et s'est débarrassé des 4 programmateurs électriques qui fonctionnaient auparavant 24h/24h pour allumer automatiquement les décors. Enfin, Alex et Léa se disent rassurés par le fait qu'ils illuminent avec des lumières à très basse consommation (LED).

Réduire les heures d'allumage, c'est également la solution privilégiée par Sandrine et Michel Gadioux. À partir de samedi, le couple de 49 et 59 ans n'allumera ses guirlandes et autres ornements que de 18 à 20 heures, au lieu des 21 heures habituels.

Un geste pour "participer à l'effort collectif"

"Ce n'est pas grand-chose, mais c'est symbolique. On trouve ça normal de participer à l'effort collectif", explique à BFMTV.com Sandrine Gadioux, habitante du Gué-d'Alleré (Charente-Maritime). "Ça nous permet de ne pas renoncer à l'esprit de Noël, à un moment où notre maison attire du monde... C'est un moment de partage important chez nous."

"Si on commence à renoncer à Noël, on ne fait plus rien", affirme Sandrine Février, qui décore tous les ans ses 300m² de jardin à Izeaux (Isère). Pour rien au monde l'assistante maternelle n'arrêterait de décorer au mois de décembre.

En plus des "kilomètres de guirlandes" qui illuminent son jardin, la quinquagénaire et son mari confectionnent chaque année des personnages de dessin animé grandeur nature en bois afin de créer un parcours ludique pour les enfants. "C'est notre plaisir de passer du temps à faire ça", raconte-t-elle à BFMTV.com.

Malgré tout, Sandrine Février ne cache pas une légère inquiétude cette année. "Honnêtement, on essaie de ne pas y penser. On espère que le bouclier tarifaire permettra d'éviter la catastrophe. Mais quoi qu'il arrive, on avisera". L'électricité n'est pas la seule préoccupation de la mère de famille. "Honnêtement la facture a déjà été salée pour la création des personnages en bois, parce que le prix du bois a lui-aussi beaucoup augmenté" (+50% en un an).

"Chaque planche nous a coûté 60 euros... Ça, plus tous les matériaux dont on a besoin pour créer notre décor... tout mis bout à bout, ça représente un petit budget. Mais c'est un choix, et quand on voit que certaines personnes viennent de loin pour venir nous voir... Et quand on voit les enfants avec des étoiles dans les yeux, on se dit que ça vaut le coup".

Article original publié sur BFMTV.com