Prix Renaudot 2021: le livre d'Amélie Nothomb récompensé

Amélie Nothomb prise en photo le 12 octobre 2015 à Paris. (Photo: Charles Platiau via Reuters)

Le livre "Premier sang" d'Amélie Nothomb est paru aux éditions Albin Michel.

LIVRE - La consécration. La romancière belge Amélie Nothomb a reçu ce mercredi 3 novembre le prix Renaudot 2021 pour son livre Premier sang, paru en août aux éditions Albin Michel. Elle succède à Marie-Hélène Lafon, lauréate l’an dernier pour son roman Histoire du fils, paru aux éditions Buchet-Chastel. Quelques minutes plus tôt, Mohamed Mbougar Sarr, grand favori, a reçu le Goncourt 2021 pour La plus secrète mémoire des hommes.

Élue au deuxième tour avec 6 voix, Amélie Nothomb l’a emporté face à Anne Berest (La Carte postale), Nicolas Chemla (Murnau des ténèbres), Abel Quentin (Le Voyant d’Étampes).

Le prix Renaudot de l’essai a quant à lui été attribué à Anthony Palou et son livre Dans ma rue y avait trois boutiques (Presses de la cité).

Dans Premier sang, son trentième roman et centième manuscrit rédigé, Amélie Nothomb rend un hommage bouleversant à son père, le diplomate belge Patrick Nothomb - son “héros” décédé pendant le confinement en 2020 - en se glissant dans sa peau pour raconter son histoire. Une histoire marquée au fer rouge par une prise d’otage de plusieurs mois à Stanleyville au Congon en 1964.

« Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre. »
Sous la forme d’un conte, Amélie Nothomb raconte la vie de Patrick, son père, doux enfant angélique qui, jeune adulte, devra se confronter à la mort.
Un magnifique hommage à la figure paternelle mais aussi à un héros de l’ombre, diplomate à la carrière hors norme.

″À 28 ans, mon père a été confronté au peloton d’exécution. Il s’est vu mourir. J’ai voulu comprendre ce qui avait pu se passer dans sa tête à ce moment précis. C’était d’autant plus fort que 28 ans, c’est aussi l’âge qu’avait son propre père lorsqu’il est mort”, avait-elle expliqué à ce propos dans les colonnes de La Croix il y a quelques mois.

Amélie Nothomb, autrice à succès

La romancière belge de 55 ans, qui avait déjà remporté le Grand prix de l’Académie française en 1999 pour Stupeur et Tremblements, connaît régulièrement le succès avec ses différents livres, vendus chaque année à des milliers d’exemplaires.

Dans le livre Soif, paru en 2019 et également rédigé à la première personne, la romancière avait pris les traits du Christ, “l’homme de sa vie”, selon ses dires. “Mes parents avaient deux conceptions très différentes du Christ. Celui de mon père était très humain, celui de ma mère plus caricatural”, avait-elle aussi livré à La Croix.

Depuis son premier best-seller Hygiène de l’assassin en 1992, l’écrivaine belge aux chapeaux gothiques écrit sans relâche, publiant tous les ans au mois d’août et avec la même frénésie.

Dotée d’une productivité gargantuesque, créature médiatique autant adulée que critiquée, Amélie Nothomb a trouvé dans les mots de quoi étancher sa soif existentielle. Elle affirme d’ailleurs écrire entre trois et quatre romans par an pour n’en publier qu’un seul. “Les autres ne seront jamais divulgués. J’ai pris des dispositions testamentaires en ce sens”.

Ce Renaudot 2021 fait suite à une édition 2020 assez mouvementée, décalée en signe de soutien aux librairies (considérées comme des commerces “non essentiels” lors du second confinement), et marquée par une enquête du New York Times publiée fin novembre 2020, qui dénonçait le jeu trouble des jurys littéraires.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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