Prix Nobel de physique 2024 : qui sont les deux spécialistes de l'IA récompensés ?

Cette deuxième journée dans la saison 2024 des Nobel distinguent les travaux fondamentaux menés par les deux chercheurs dans ce que l’on a nommé ensuite le "deep learning". Geoffrey Hinton avait reçu le prix Turing en 2019 pour ces mêmes recherches.

Geoffrey Hinton était dans un hôtel californien bon marché disposant d’une mauvaise connexion à Internet, s’apprêtant à honorer un rendez-vous pour une IRM, quand il a compris qu’il allait devoir changer ses plans. Prévenu par téléphone par l'Académie royale des sciences de Suède, cet anglo-canadien de bientôt 77 ans, chercheur en informatique et intelligence artificielle (IA) à l’université de Toronto, est honoré ce mardi 8 octobre 2024 du prix Nobel de physique avec John Hopfield (91 ans), professeur émérite en biologie moléculaire à l’université Princeton, aux Etats-Unis.

Derrière la dénomination officielle du prix, c’est bien les travaux des deux hommes sur les réseaux de neurones, l’apprentissage automatique et l’intelligence artificielle (IA), celle que l’on appelle "deep learning", qui sont distingués.

En s'inspirant de la structure du cerveau

Au début des années 1980, les deux chercheurs ont commencé à recourir aux méthodes de la science physique pour les appliquer au traitement de données en s’inspirant de la structure du cerveau. Biophysicien et spécialiste de physique statistique, John Hopfield avait proposé à l’époque un type de réseaux de neurones artificiels connectés entre eux, grossièrement comparables aux synapses, et que l’on a appelé "réseau de Hopfield".

L’apport de Geoffrey Hinton, comme il l’a expliqué lui-même en visio lors de la conférence de presse donnée à Stockholm, consiste en une méthode d’apprentissage pour un réseau de neurones, la rétropropagation du gradient, qui affine les poids de chaque neurone au fil du processus d’apprentissage.

Pour théorique qu’il soit, le réseau de Hopfield propose un concept de mémoire adressable par contenu qui a, au milieu des années 1980, attiré l’attention d’un doctorant français du nom de Yann LeCun, ainsi que l’intéressé le raconte dans le numéro de La Recherche d’avril-juin 2024.

Actuel directeur du laboratoire d’intelligence artificielle de Meta, pionnier du deep learning et des réseaux convolutifs[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr