Le prix Interallié revient à Thomas B. Reverdy pour «l'Hiver du mécontentement»

Thomas B. Reverdy, après avoir reçu le prix Interallié pour «l'Hiver du mécontentement», mercredi à Paris.

Rythmé comme une chanson, un roman sur l'Angleterre de l'inflexible Thatcher.

Thomas B. Reverdy n’a pas eu le prix Goncourt, dont il était un des quatre finalistes, mais il a le prix Interallié pour l’Hiver du mécontentement et offre ainsi à son éditeur, Flammarion, la médaille qui lui manquait en cette rentrée littéraire. Il l’a emporté au quatrième tour de scrutin par six voix contre quatre qui sont allées à Laurence Cossé pour Nuit sur la neige (Gallimard).

L’Hiver du mécontentement, roman mélodique, ressemble à une chanson : il en a le rythme, les leitmotivs systématiques, la manière de tresser les thèmes. D’ailleurs, chaque chapitre porte en exergue le titre d’un morceau tiré d’albums punk ou rock, des Sex Pistols, des Buzzcocks, de The Cure ou de Joy Division. Le livre se passe dans l’Angleterre de l’hiver 1978-1979, et Dieu sait, pense l’héroïne, Candice, 20 ans, que «c’était la patrie de la musique». C’est aussi la patrie de Margaret Thatcher. La cheffe du Parti conservateur prend des cours de diction à la Royal Shakespeare Company, où Candice répète Richard III avec sa troupe, rien que des filles. Candice a un job de coursier qui lui paie ses cours de théâtre. Ses trajets à bicyclette, la manière dont elle négocie côtes et virages contribuent à donner au texte sa vitesse.

Le vers «Voici venir l’hiver de notre mécontentement» provient de la pièce de Shakespeare, «une tragédie sur la conquête du pouvoir, la séduction diabolique, la corruption et le mal», explique «la metteuse en scène». Le roman, qui se réfère régulièrement au théâtre en alternance avec le quotidien de Candice (elle s’éprend d’un compositeur fauché) et les événements dans le pays, montre l’ascension de l’inflexible Thatcher jusqu’à son élection en mai 1979, parallèlement aux grèves qui se déclenchent. «La vieille gauche travailliste au pouvoir semble complètement déconnectée, c’est est devenu une blague», pensent les jeunes personnages, qui voient autour d’eux les ravages du chômage et (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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