Prix Goncourt 2024 : le livre de Kamel Daoud « Houris » récompensé

Kamel Daoud était en lice face à Gaël Faye, Hélène Gaudy et Sandrine Collette pour cette édition de la prestigieuse récompense littéraire, la première sous l’égide de Philippe Claudel.

Algerian writer Kamel Daoud poses during a photo session at the 26th "Les Correspondances" literature festival in Manosque, southern France, on September 25, 2024. (Photo by JOEL SAGET / AFP)

Qui pour succéder à Jean-Baptiste Andrea et son dernier livre, Veiller sur elle ? Ce lundi 4 novembre, les membres de l’Académie du Goncourt ont tranché. C’est Kamel Daoud qui remporte cette année la plus prestigieuse des récompenses littéraires françaises pour son roman Houris, comme viennent de l’annoncer les dix jurés en direct du Drouant, à Paris.

Favori dans les pronostics, Kamel Daoud l’a ainsi emporté au premier tour du scrutin face à ses trois concurrents : Gaël Faye (Jacaranda, Grasset), Hélène Gaudy (Archipels, L’Olivier) et Sandrine Collette (Madelaine avant l’aube, JC Lattès).

Dans Houris, roman paru dans le courant du mois d’août chez Gallimard, Aube, une jeune femme enceinte, raconte à la petite fille qu’elle attend le massacre de toute sa famille, une vingtaine d’années auparavant, au cours duquel des islamistes ont tenté de l’égorger, la laissant défigurée et muette. Un livre salué par la critique qui aborde sans tabou la guerre civile dans les années 1990 en Algérie.

Ce Goncourt est le premier décerné sous la présidence de Philippe Claudel. Élu à cette fonction en mai, l’écrivain disait vouloir « être un président démocrate, dont les jurés pourront être fiers ». Il avait laissé comprendre qu’il ferait tout son possible pour que l’Académie ne répète pas le scénario de 2022 et 2023, à savoir quatorze tours de vote, le maximum prévu, en raison d’une égalité persistante avec cinq voix contre cinq. Deux éditions attribuées respectivement à Brigitte Giraud avec Vivre vite, et Jean-Baptiste Andrea avec Veiller sur elle.

Au-delà de la fierté d’inscrire son nom au palmarès, le prix est un enjeu économique. Il est récompensé d’un chèque de dix euros, que les vainqueurs choisissent traditionnellement d’encadrer. Mais il permet surtout de vendre des centaines de milliers d’exemplaires d’un livre que nombre de lecteurs auront la curiosité de découvrir ou d’offrir, et il ouvre la voie à de nombreuses traductions dans le monde entier.

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La récompense attribuée à Kamel Daoud a, elle, été remise exactement quarante ans après le sacre de L’Amant de Marguerite Duras, connu comme étant le Goncourt à s’être le plus vendu depuis la création du prix en 1903.

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