Les prisons font aussi partie de notre patrimoine

A la prison de la Santé, à Paris, le 10 septembre.

A l’occasion des Journées du patrimoine, des historiens et des architectes appellent dans Libération à la prise en compte du «patrimoine sombre».

Faut-il raser les prisons ? Faut-il sauver «le patrimoine sombre» français, celui des maisons d’arrêt, des colonies pénitentiaires d’enfant, de tous les lieux d’enfermement ? A l’occasion des Journées du patrimoine, des historiens et des architectes (1) lancent un appel dans Libération. Depuis dix ans, l’Etat vend ses vieilles prisons vétustes de centre-ville, pour les remplacer par de gigantesques ensembles loin des centres urbains. Beaucoup d’anciennes prisons sont détruites, souvent sans laisser le temps aux historiens d’en étudier l’histoire, d’en conserver des traces. Pièces essentielles de l’histoire architecturale de notre pays, les prisons sont aussi des lieux de mémoire: celle des prisonniers politiques, des victimes juives de Vichy, mais aussi celle des détenus de droit commun, ses «sans voix» qui sont aussi bien souvent privés de mémoire, et celle de toute une société.

Prisons : conserver ou détruire ?

Parfois non loin du patrimoine doré, cher à Malraux, il y a en France un autre patrimoine, sombre celui-là, un immense ensemble d’objets et d’archives mais aussi de bâtiments qui donnent à voir une facette moins glorieuse de notre histoire que sont les prisons, les asiles, et autres institutions de la contrainte. De ces milliers de fiches, de ces centaines d’établissements, des colonies pénitentiaires pour jeunes détenus aux prisons, jusqu’au bagne, notre paysage est saturé.

Le cas des prisons est exemplaire de cette situation. Avec le nouveau Code pénal au début du XIXe siècle, les prisons se multiplient en maisons d’arrêt, en maisons de correction et en maisons centrales. La prison, répondant à un programme nouveau, devient un enjeu architectural. Les philanthropes et les architectes s’en emparent. Des formes nouvelles sont expérimentées, ou sont reprises de modèles étrangers, particulièrement américains (les (...)

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