Plus de prisonniers politiques en Russie qu'à la fin de l'URSS (Kara-Mourza)
La Russie de Vladimir Poutine compte davantage de prisonniers politiques que dans les dernières années de l'URSS, a déclaré lundi devant le Conseil de l'Europe le dissident Vladimir Kara-Mourza, deux mois après sa libération.
Relâché le 1er août dans le cadre d'un échange de prisonniers entre la Russie et l'Occident, Vladimir Kara-Mourza avait été récompensé en 2022 par le Conseil de l'Europe, qui lui avait remis son prix Vaclav-Havel des droits de l'homme.
Invité à l'occasion de la remise du prix 2024, décerné à l'opposante vénézuélienne Maria Corina Machado, M. Kara-Mourza a remercié le Conseil, qui réunit 46 pays, pour son soutien à la démocratie et aux droits humains en Russie.
"Il y a plus de 1.300 prisonniers politiques connus dans la Russie de Poutine, beaucoup plus que dans les dernières années de toute l'Union soviétique", a déclaré l'opposant russe, qui a assé plus de deux ans en prison dans son pays où il avait été condamné à 25 ans de détention pour "trahison", après avoir condamné l'invasion de l'Ukraine.
"Nous devons continuer à combattre pour leur libération et pour celle de toutes les personnes injustement détenues dans le monde", a-t-il plaidé.
Vladimir Kara-Mourza a confié qu'il avait appris en 2022 dans un tribunal moscovite qu'il avait été récompensé par le Conseil de l'Europe, "lorsqu'un ami m'a crié la nouvelle alors que j'étais escorté en menottes à une audience".
"Ce fut un moment assez surréaliste", a-t-il commenté.
"Le monde libre sait que les vrais criminels sont ceux, au Kremlin, qui ont déclenché la guerre en Ukraine, pas ceux qui sont en prison pour s'y être opposés", a ajouté l'opposant, dénonçant "le mensonge de la propagande de Poutine selon qui tous les Russes soutiennent son régime et sa guerre".
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