Prison avec sursis requise contre l'ex-ambassadeur décomplexé de Nicolas Sarkozy

Le diplomate français Boris Boillon, le 17 février 2011 à Tunis

En plus d'une condamnation, Boris Boillon risque d'être interdit de toute fonction publique.

«Je vous demande de faire barrage à sa réintégration au Quai d’Orsay, en raison de son inaptitude manifeste aux exigences d’intégrité.» Emporté par son élan, requérant cinq ans d’interdiction de toute fonction publique contre Boris Boillon, le procureur Nicolas Baïetto en avait oublié de quantifier une peine de prison, son job principal, évoquant tout juste une «peine avec sursis». A l’issue de son réquisitoire, il faudra une relance du président du tribunal, Peimane Galeh-Marzban, pour qu’il précise sa pensée: 18 mois.

Peu importe, car nul n’imagine Boris Boillon passer ne serait qu’une journée en prison. Cet ambassadeur dévoyé, selon l’accusation, lui plaidant poursuivre «la défense de la France par d’autres moyens», fut-ce à titre privé, est jugé pêle-mêle - et dans l’ordre de gravité - pour omission déclarative, blanchiment de fraude fiscale, abus de biens sociaux et faux (Libération du 23 mai). Ancien ambassadeur en Irak et en Tunisie, il avait basculé en 2012 - après la défaite électorale de Nicolas Sarkozy - dans le conseil privé et en tout genre afin de promouvoir des entreprises - pas toujours françaises - dans le monde arabe. Avant de se faire pincer un an plus tard dans une gare parisienne avec 380000 euros en liquide non déclarés. Pas une seule fois Boillon n’a plaidé coupable, ne serait-ce que pour ne pas avoir déclaré ses espèces, délit mineur pour lequel il sera bien évidemment condamné: «Si c’était à refaire, je le referai.» Ce faisant, il prend un gros risque pour le reste de la prévention. L’accusation dénonce son «attitude arrogante, étrangère à toute notion de conflit d’intérêts», et demande au tribunal correctionnel d’en tenir compte avant de fixer le quantum de la peine.

La faute à une absurde défense de rupture ? Son avocat, Jean Reinhart, dénonce une enquête à charge contaminée par des «pathologies graves», un dossier pourri par le «cancer de la (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Ehpad du Césalet : l’aide-soignante condamnée à vingt-cinq ans de prison
Pédophilie : Barbarin de nouveau entendu par la justice
Code du travail: Macron consulte pour préparer une réforme à haut risque
Législatives: Mélenchon accuse Macron d’avoir «rassemblé tout ce qui traînait»
Un économiste du FN juge que Philippot «s’est placé de lui-même hors» du parti