Prison confirmée pour un militant anti-corruption chinois

Un des militants chinois des droits de l'homme les plus éminents, Xu Zhiyong, a vu sa condamnation à quatre ans de prison maintenue en appel vendredi. Xu Zhiyong, à l'origine du Mouvement des nouveaux citoyens, avait été condamné fin janvier pour avoir "rassemblé une foule afin de troubler l'ordre public". /Photo d'archives/REUTERS/Xiao Guozhen

PEKIN (Reuters) - Un des militants chinois des droits de l'homme les plus éminents, Xu Zhiyong, a vu sa condamnation à quatre ans de prison maintenue en appel vendredi, a annoncé son avocat. Cette décision était attendue. Les tribunaux chinois, contrôlés par le Parti communiste, ne se prononcent pratiquement jamais en faveur des dissidents. Xu Zhiyong, à l'origine du Mouvement des nouveaux citoyens, avait été condamné fin janvier pour avoir "rassemblé une foule afin de troubler l'ordre public". Il avait fait appel de cette condamnation. Son recours a été rejeté, a précisé son avocat. "La décision d'appel correspond à nos attentes", a déclaré l'avocat, Zhang Qingfang. "Quand (le juge) a annoncé les raisons du rejet de l'appel de Xu Zhiyong, ces raisons et points de vue étaient particulièrement ridicules", a-t-il ajouté. Selon lui, Xu Zhiyong a déclaré à la cour : "Cet arrêt ridicule ne peut pas retenir la marée du progrès humain. Le brouillard de la dictature communiste devra finalement se lever et la lumière de la liberté, l'équité, la justice et l'amour finiront par envahir la Chine." Le Mouvement des nouveaux citoyens estime qu'il faut travailler à l'intérieur du système pour obtenir le changement. Des centaines de Chinois ont participé aux activités liées au mouvement, selon des militants des droits de l'homme. Via des appels lancés sur internet, Xu Zhiyong a appelé les représentants du pouvoir à divulguer leur patrimoine. Il lutte aussi pour le droit à l'éducation des enfants des migrants. Ses appels ont encouragé des militants à se rassembler et à déployer des banderoles dans des lieux publics. En Chine, 20 militants, voire plus, sont détenus pour avoir demandé la publication du patrimoine des détenteurs de l'autorité. Tous n'appartiennent pas pour autant au Mouvement des nouveaux citoyens. Bien que le président chinois Xi Jinping ait fait de la lutte contre la corruption une priorité, les autorités font la sourde oreille aux demandes de publication des patrimoines des personnes au pouvoir. (Sui-Lee Wee. Danielle Rouquié pour le service français)