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"Il a pris le rôle de victime": dans une tribune, une des accusatrices déplore la prise de parole de Nicolas Hulot

Claire Nouvian en avril 2019. - JOEL SAGET / AFP
Claire Nouvian en avril 2019. - JOEL SAGET / AFP

La militante écologiste Claire Nouvian a témoigné dans l'épisode d'"Envoyé Spécial" intitulé Nicolas Hulot: des femmes accusent, diffusé ce jeudi, dans lequel des femmes affirment avoir été victimes de viol ou agressions sexuelles de la part de l'ancien ministre. Dans une tribune publiée dans les colonnes du Monde, elle déplore la prise de parole de l'ancien présentateur d'Ushuaïa sur BFMTV, un jour avant la diffusion de l'enquête. Elle l'accuse d'avoir voulu court-circuiter les témoignages.

"Je me suis endormie avec un sentiment de honte et me suis réveillée avec un sentiment de dégoût". Selon elle, en s'exprimant ainsi, Nicolas Hulot a "préempté l’espace médiatique pour décrédibiliser" les femmes l’accusant de violences sexuelles. Lors de sa prise de parole, la veille de la diffusion du documentaire, il a "renversé les perspectives et pris le rôle de victime".

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Une "inversion rhétorique (...) d’une grande perversité"

"C’est moche, un humain qui ne prend pas ses responsabilités". Pour Claire Nouvian, "Nicolas Hulot a montré qu’il n’avait pas la plus infime disposition à l’empathie pour accueillir le ressenti des femmes". L'ancien ministre de l'Ecologie a nié toutes les faits dont il est accusé.

"Son indignité, sa lâcheté, sa posture, voilà les réelles 'salissures'. Pas seulement envers les femmes qui dénoncent des actes brutaux, mais envers toutes les femmes, notamment celles qui prennent leur courage, leurs blessures et leurs appréhensions à deux mains pour exposer l’intime meurtri dans l’espace public", accuse Claire Nouvian dans sa tribune.

La militante écologiste, co-fondatrice du parti Place Publique, revient également sur la séquence de l'émission d'Envoyé Spécial dans laquelle Nicolas Hulot répète que la parole des femmes est devenu "sacrée", estimant que "cette inversion rhétorique est d’une grande perversité".

"Si Nicolas Hulot pensait s’en tirer avec le moins de casse possible en tirant en premier dans les médias, il risque surtout de déclencher une tempête et de convaincre toutes celles qui n’ont pas osé témoigner jusqu’ici de le faire", conclut Claire Nouvian avant de remercier les femmes qui ont "eu le courage de témoigner".

Article original publié sur BFMTV.com