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Des primates au cercle polaire il y a 52 millions d'années

Ce sont les premiers spécimens découverts à des latitudes si hautes. Leurs squelettes présentent des adaptations à la vie nocturne prolongée notamment au niveau des dents. Leur étude renseigne aussi sur l'acclimatation possible des primates actuels face au réchauffement climatique.

Le début de l'Éocène (-56 à -33,9 millions d'années) est marqué par un réchauffement brutal du climat, sans doute causé par un réarrangement des courants marins et un excès de gaz à effet de serre. Les températures mondiales ont augmenté d'une dizaine de degrés en moyenne et certaines régions ont vu leur écosystème se transformer. C'est notamment le cas du cercle polaire où de nombreux fossiles attestent de la présence d'une grande variété de vertébrés dont d'anciens crocodiles qui vivaient dans un milieu chaud et marécageux. Ce bestiaire s'enrichit aujourd'hui de deux nouvelles espèces de primatomorphes, proches parents des premiers primates. Il s'agit des premiers primates découverts si près du pôle Nord.

Des adaptations à la longue nuit

Des fragments de fossiles et de dents ont permis d'identifier Ignacius dawsonae et Ignacius mckennai, deux petits animaux aux faux airs d'écureuil. Ils ont été découverts sur l'île d'Ellesmere, au Nunavut (Canada), dans des couches de sédiments liées à l'Éocène précoce, il y a 52 millions d'années. Ils sont apparentés à une famille dont plusieurs spécimens ont été retrouvés à des latitudes plus méridionales, en Amérique du Nord, du Wyoming jusqu'au Texas. Ce qui a permis de comparer les éléments anatomiques et de déterminer quelles adaptations ces fossiles du Nord ont développé pour s'adapter non pas à un climat rigoureux mais à une région polaire où la nuit dure six mois chaque année. Un travail entrepris par Kristen Miller de l'Université du Kansas et qui est publié dans la revue PLoS ONE.

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Cette chercheuse en biologie de l'évolution a examiné les dents des deux fossiles en microtomographie à haute résolution et les a comparées avec celles des autres spécimens déjà connus. Verdict, sans ambages : "Elles sont tout simplement super-bizarres par rapport à celles de leurs plus proches parents ! Donc, ce que[...]

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