Primaire des écologistes: le premier tour très indécis va livrer son verdict ce dimanche

Quatre candidats aux primaires du partie écologique EELV: Yannick Jadot, Sandrine Rousseau, Delphine Batho et Eric Piolle, le 12 juillet 2021 à Paris - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP
Quatre candidats aux primaires du partie écologique EELV: Yannick Jadot, Sandrine Rousseau, Delphine Batho et Eric Piolle, le 12 juillet 2021 à Paris - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Après 4 jours de vote, c'est le moment de vérité pour les cinq prétendants. Qui de l'eurodéputé Yannick Jadot, le maire de Grenoble Eric Piolle, l'économiste Sandrine Rousseau, la députée Delphine Batho et l'entrepreneur Jean-Marc Governatori se qualifieront pour le second tour? Le premier objectif est en tout cas déjà atteint pour Europe Ecologie-Les Verts avec une participation large forte de 122.780 personnes.

Un scrutin 100% en ligne

Le record de participation pour une primaire écologiste était jusque-là de 32.000 personnes en 2011, avec une surprise à la clef: la victoire d'Eva Joly contre le grand favori Nicolas Hulot.

Avantage du vote en ligne, le scrutin, qui a commencé jeudi, sera facile à dépouiller. Après la clôture, à 17 heures, les organisateurs, encore en huis clos, "auront quelques minutes pour se remettre de leurs émotions" à la découverte des résultats, sourit Hélène Hardy, l'une des membres de la direction du parti.

Ils viendront ensuite les présenter à la presse vers 17h30, au Pavillon des canaux dans le 19e arrondissement de Paris.

C'est dans ce même lieu que chaque candidat est appelé à prononcer quelques mots, à partir de 18 heures, manière de montrer une famille écologiste plus unie que par le passé. Ce qui n'a pas empêché certains d'organiser leur propre soirée électorale avec leurs soutiens dans Paris.

La grande surprise du résultat

"On n'a aucune idée du résultat, vraiment... Tout peut arriver", souffle-t-on dans l'entourage de Yannick Jadot.

Fort de son succès aux européennes de 2019, celui-ci jouit du statut de favori et l'élargissement du corps électoral pourrait favoriser sa notoriété.

Dans l'équipe de l'écoféministe Sandrine Rousseau, on se montre "assez confiants pour aller au second tour". "La campagne s'est déroulée comme on le souhaitait, on s'est lancés tôt en octobre dernier parce qu'il y avait du travail, et Sandrine a désormais une très belle visibilité", poursuit-on
L'outsider a émergé médiatiquement lors des Journées d'été à Poitiers, avec notamment un discours très applaudi devant des milliers de militants. Des interventions tranchantes dans les médias au cours des semaines suivantes, au prix de quelques controverses, ont achevé de faire de Sandrine Rousseau une postulante sérieuse au second tour.

La rivalité Piolle-Rousseau

De quoi désarçonner le camp Eric Piolle. Le maire de Grenoble était considéré comme le seul rival véritable de Yannick Jadot ces derniers mois.

Il a multiplié les déplacements, tissant méticuleusement son réseau de soutiens, élaborant un programme de propositions précises comme l'ISF climatique et la Lacréation de 25.000 fermes municipales.

La décroissance de Delphine Batho

Mais Sandrine Rousseau lui dispute désormais le vote des écologistes radicaux, qui attendent du futur président une confrontation avec les marchés financiers pour hâter la transition écologique.

Les deux camps se regardent désormais en chiens de faïence. "Il y a plus d'affinités avec les équipes de Jadot, même si c'est une ligne et une façon de faire différentes", confie une lieutenant de Sandrine Rousseau.
L'ancienne ministre Delphine Batho, qui a su imposer le thème de la décroissance dans les débats télévisés, a aussi ses chances. Son principal handicap au départ était de ne pas appartenir à EELV. "Mais les adhérents sont désormais très minoritaires - moins de 14% -parmi les votants", se réjouit le député Hubert Julien-Laferrière, un de ses porte-parole.

Sauf énorme surprise, Jean-Marc Governatori et son "écologie au centre" ne devraient pas être en mesure de se qualifier.

Article original publié sur BFMTV.com