Le premier suicide assisté de l’histoire italienne a eu lieu

“Je ne nie pas que je regrette de mettre un terme à mon existence, la vie est fantastique et nous n’en avons qu’une. Mais malheureusement les choses se sont passées ainsi. J’ai fait mon possible pour dépasser mon handicap, mais je suis à bout de forces d’un point de vue mental et physique. Je n’ai plus aucune autonomie, je suis comme un bateau à la dérive dans l’océan. Je suis pleinement conscient de mes perspectives et donc totalement serein par rapport au geste que je m’apprête à faire. Avec l’association Luca Coscioni [qui milite pour le droit au suicide assisté], nous avons écrit un petit bout de l’histoire de notre pays, et je suis fier d’avoir été à vos côtés. Je suis enfin libre de voler où je veux.”

Avec ces paroles, rapportées par le quotidien milanais Corriere della Sera, Federico Carboni a fait ses adieux au monde. L’homme de 44 ans, tétraplégique depuis une décennie, qui utilisait jusqu’ici le nom d’emprunt de “Mario”, s’est fait connaître auprès de l’opinion publique transalpine pour sa bataille en faveur du droit à une mort digne.

Le suicide assisté, qui se distingue de l’euthanasie par le fait que le patient se donne la mort lui-même, est théoriquement légal en Italie depuis 2019, date à laquelle la Cour constitutionnelle a fixé les conditions pour y faire appel. Elles sont ainsi résumées par le journal turinois La Stampa :

“Être maintenu en vie par des traitements essentiels ; être atteint d’une pathologie irréversible, source de souffrances physiques et psychologiques estimées intolérables par le patient ; être en pleine capacité de prendre des décisions libres et éclairées ; ne pas vouloir d’autres traitements contre la douleur ni opter pour une sédation profonde [pratique autorisée qui finit par entraîner la mort, mais beaucoup plus lentement].”

Federico Carboni remplissait toutes ces conditions, pourtant, déplore le Corriere della Sera, “il a dû attendre treize mois avant de pouvoir faire les visites médicales nécessaires, et quelques mois supplémentaires – parsemés de plaintes et de recours en justice – pour obtenir le feu vert concernant le type de médicament destiné à l’endormir pour toujours, ainsi que son mode d’administration.”

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