Premier ministre : le RN fait un spectaculaire revirement sur la question du « gouvernement technique »
Marine Le Pen condamnait sans détour cette hypothèse il y a quelques jours, après sa rencontre avec Emmanuel Macron à l’Élysée, aux côtés de Jordan Bardella.
POLITIQUE - Pendant que le chef de l’État tente (en vain pour le moment) de résoudre l’insoluble équation pour Matignon, le Rassemblement national travaille manifestement l’art de la volte-face. Ce mardi 3 septembre, le parti d’extrême droite, qui a promis une censure automatique aux options Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve, a tenu à ne pas apparaître comme l’élément bloquant d’un pays en pleine paralysie politique, alors que le mur du budget s’approche dangereusement.
Dans la course à Matignon, le Premier ministre idéal de Macron n’existe pas
Ainsi, Jordan Bardella a trouvé la parade. Il « accepterait un gouvernement technique, qui expédierait les affaires courantes » et aurait pour mandat « de mettre en place la proportionnelle aux législatives » afin « de dégager une majorité dans un an », selon les éléments de langage communiqués à la presse. Des conditions qui confirment que le RN continue de miser sur une nouvelle dissolution l’an prochain, et qui ouvrent un début de solution pour Emmanuel Macron, lequel conditionne la nomination d’un Premier ministre à un critère de « non-censurabilité » à l’Assemblée nationale.
« Je ne crois pas au gouvernement technique »
Or, en sortant de l’Élysée il y a dix jours à peine, Marine Le Pen s’opposait fermement à cette idée. « Moi je ne crois pas du tout au gouvernement technique, il n’y a pas de gouvernement technique, il n’y a que des gouvernements politiques planqués derrière des appellations techniques », expliquait face aux journalistes la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, s’opposant donc à la solution que propose aujourd’hui son parti.
« Je ne veux pas qu’un gouvernement technique soit en réalité le gouvernement bruxellois, qui mette en œuvre les suggestions de la Commission, sous l’apparence d’une technicité qui n’en serait pas une », ajoutait Marine Le Pen le 26 août, à l’issue de sa rencontre avec le chef de l’État. Et la triple candidate à la présidentielle de prévenir : « en tout cas nous, on restera très politiques ». Avec un tel revirement en si peu de temps, qui pourrait en douter ?
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