Premier ministre: le RN accuse Macron d'avoir "bloqué" la France avant d'être reçu à l'Élysée

Dernier round? Emmanuel Macron poursuit ce lundi 16 août son cycle de consultations des forces politiques pour tenter de trouver un Premier ministre et un gouvernement de coalition pour les mois à venir. Si ces concertations pourraient finalement durer plus longtemps après les annonces de La France insoumise ce week-end, ce lundi est censé être le dernier jour de rencontre prévu. Et c'est Jordan Bardella et Marine Le Pen qui sont attendus à l'Élysée à 10h45.

Les deux représentants du Rassemblement national comptent "demander" au chef de l'État de "prendre conscience de la réalité dans laquelle il a plongé le pays", a indiqué le député RN Sébastien Chenu sur France 2 lundi matin, évoquant une "crise politique".

"Le président est l'unique responsable"

Faisant allusion aux élections législatives anticipées, le vice-président du parti d'extrême droite a ajouté: "Il a réussi le tour de force de manœuvrer politiquement et de faire en sorte que la France soit bloquée, que notre système politique soit paralysé."

L'élu du Nord n'a pas mâché ses mots. "Emmanuel Macron a fait en sorte que la France soit bloquée", a-t-il accusé, jugeant que le président de la République est "l'unique responsable" de la situation actuelle.

"À force de petites tractations (...), on arrive aujourd'hui à un pays ingouvernable alors qu'on n'a jamais eu autant besoin d'un gouvernement fort", a renchéri au même moment sur RTL le porte-parole et député RN Laurent Jacobelli.

"La France souffre et le président joue avec les institutions", a-t-il accusé, alors que le pays est dirigé depuis 41 jours par un gouvernement démissionnaire en charge des affaires courantes. Un record battu sous la 5e République, mais également sous la 4e.

"Il n'y aura pas de majorité pour soutenir un gouvernement", a également estimé Laurent Jacobelli. "Le président de la République a créé un piège qui s'est refermé sur lui, c'est à lui de trouver la solution", par exemple en gouvernant par référendum, a-t-il ajouté.

Tandis que cette possible avant-dernière rencontre politique du round de concertations décidées post-Jeux de Paris 2024 par Emmanuel Macron, s'annonce houleuse, Éric Ciotti -le président des Républicains avait rejoint le RN pendant les législatives- a rendez-vous, lui, à l'Élysée à midi.

L'extrême droite devrait être (a priori) la dernière force politique à se prêter à l'exercice des consultations, avant la rencontre du chef de l'État avec le chef républicain du Sénat, Gérard Larcher. Et avant la nomination -enfin- d'un Premier ministre?

Le RN censurera tout gouvernement qui applique le programme du NFP

Avec 143 députés, le Rassemblement national est le parti qui a le plus grand nombre d'élus à l'Assemblée nationale, mais il ne dispose que du troisième bloc parlementaire derrière l'alliance de gauche du Nouveau Font Populaire (NFP) et le bloc central macroniste, dont les désistements réciproques au second tour des élections ont privé le parti de Jordan Bardella d'une majorité qui semblait lui tendre les bras.

Malgré cette défaite aux législatives anticipées, le parti espère peser dans les négociations pour trouver un nouveau Premier ministre. Ainsi le député du Nord Sébastien Chenu a rappelé ce lundi matin sur France 2 que son parti "censurerait tout gouvernement issu du NFP" et souhaitant appliquer le programme de la gauche, qu'il comprenne ou non des ministres issus de La France insoumise.

"Ils ruineront le pays, l'abîmeront et opposeront les Français les uns aux autres", a menacé le vice-président du Rassemblement national.

Le chef de file Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a en effet suggéré ce week-end la formation d'un gouvernement du NFP sans ministres de son parti pour surmonter l'opposition du bloc central et de la droite, qui ont promis de censurer "immédiatement" tout gouvernement intégrant LFI.

Le parti d'extrême droite avait également indiqué qu'il censurerait un gouvernement avec des ministres issus des Écologistes. Car pour les lepénistes, "ce n'est pas une question d'hommes, mais de programme", a expliqué Sébastien Chenu.

Article original publié sur BFMTV.com