Le Premier ministre Michel Barnier sera censuré (aussi) par François Hollande

François Hollande a confirmé qu’il voterait la censure contre Michel Barnier.
Capture France Inter François Hollande a confirmé qu’il voterait la censure contre Michel Barnier.

POLITIQUE - Il ne vise pas « la personne ». En annonçant qu’il voterait la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier dès que l’occasion se présentera à l’Assemblée nationale, François Hollande a tenu à prendre ses précautions. Ce n’est pas le Premier ministre le problème, mais « la politique » qu’il compte mener, a pris soin de préciser l’ancien président de la République sur France Inter.

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« Les Français ont voulu écarter l’extrême droite, ils voulaient du changement, une amélioration de leur pouvoir d’achat, une révision de la réforme des retraites, une meilleure pratique des institutions, comment voulez-vous qu’on donne notre accord ? », a-t-il interrogé. Selon lui, « la continuité avec Emmanuel Macron » est évidente.

Au même titre qu’il votera la censure, François Hollande rejette toute possibilité d’entrer dans le nouveau gouvernement. « Quand c’est un gouvernement de droite, sur une politique de droite, soutenu par l’extrême droite, comment voulez-vous que des socialistes, et plus largement des femmes et des hommes de gauche, participent à une telle équipe ? », fustige le député PS de la Corrèze, réélu en juin sous l’étiquette du Nouveau Front populaire après avoir déjà occupé la fonction de 1988 à 1993 puis de 1997 à 2012.

« Que se passera-t-il après ? »

Pendant ce temps, Michel Barnier consulte à tout-va (il a déjà rencontré Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, Jean Castex, Élisabeth Borne et Yaël Braun-Pivet) et planche sur son futur gouvernement, qu’il espère mettre sur pied d’ici une dizaine de jours. Si la motion de censure déposée par la gauche était votée par le Rassemblement national, le nouveau Premier ministre serait aussitôt renversé.

« Encore faut-il que l’on réfléchisse à la suite : que se passera-t-il après ? », interroge François Hollande. L’hypothèse Lucie Castets retrouvera-t-elle de la vigueur ? Ou celle Bernard Cazeneuve ? Pour l’ancien locataire de l’Élysée, la situation est en tout cas instable. Il en veut pour preuve le rôle d’arbitre confié au RN qui, le jour où il veut renverser Michel Barnier, le pourra instantanément. Ce qui fait dire à Hollande que « l’extrême droite revient par la fenêtre alors qu’elle avait été écartée par la porte, par les électeurs ».

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