Le Premier ministre arménien se dit ouvert à des élections anticipées sous certaines conditions

LE PREMIER MINISTRE ARMÉNIEN SE DIT OUVERT À DES ÉLECTIONS ANTICIPÉES SOUS CERTAINES CONDITIONS

EREVAN (Reuters) - Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, s'est dit ouvert lundi à des élections législatives anticipées sous certaines conditions, après avoir dénoncé jeudi dernier une tentative de coup d'Etat de l'armée, qui a réclamé sa démission.

Quelques mois à peine après le conflit dans le Haut-Karabakh, la demande de l'armée a plongé l'ex-république soviétique de moins de 3 millions d'habitants dans une nouvelle crise politique, incitant l'opposition à descendre dans la rue, scandant "Arménie sans Nikol" devant l'Assemblée nationale.

Au pouvoir depuis 2018, Nikol Pachinian a ainsi proposé à des milliers de partisans rassemblés dans le centre de la capitale Erevan d'organiser un référendum en octobre prochain afin d'adopter une nouvelle Constitution.

Il a suggéré aux formations représentées au Parlement de s'engager à ne désigner aucun nouveau Premier ministre s'il démissionnait pour permettre la tenue d'élections anticipées.

"Nous irons aux élections et nous verrons de qui le peuple veut la démission", a-t-il dit, cité par l'agence de presse Interfax.

Nikol Pachinian a souhaité limoger en février le chef d'état-major de l'armée mais le président Armen Sarkissian a bloqué cette initiative, soulignant que l'armée devait être tenue à l'écart de la politique.

Le Premier ministre a cependant renvoyé à la présidence son décret de limogeage du chef de l'armée et, selon Interfax, le Conseil de sécurité du pays a exhorté lundi Armen Sarkissian à approuver la destitution du plus haut gradé de l'armée.

Nikol Pachinian est vivement contesté depuis qu'il a accepté en novembre un cessez-le-feu conclu sous l'égide de la Russie permettant à l'Azerbaïdjan de conserver ses gains territoriaux dans l'enclave séparatiste du Haut-Karabakh, majoritairement peuplée d'Arméniens de souche.

La Premier ministre avait accepté sa responsabilité dans l'issue du conflit mais avait rejeté les appels à démissionner.

(Artem Mikryukov, Tom Balmforth, Anton Kolodyazhnyy, Gabrielle Tétrault-Farber et Vladimir Soldatkin, version française Juliette Portala)