Premier jour du procès de sept militaires après la mort d'un élève de Saint-Cyr en 2012
Plus de huit ans après les faits, le tribunal correctionnel de Rennes s'est attardé, lundi 23 novembre, sur les traditions et l'étrange vocabulaire des Saint-Cyriens à l'ouverture du procès de sept militaires pour la noyade d'un élève officier de la prestigieuse école militaire en 2012.
Cinq élèves officiers à l'époque des faits, aujourd'hui âgés de 28 à 31 ans, cheveux courts, vêtus d'impeccables costumes-cravate, ont pris place sur le banc des prévenus, aux côtés de deux membres de la hiérarchie de l'école de l'époque : le général Francis Chanson, 58 ans, et l'ancien commandant de bataillon Hervé Wallerand.
Une soirée de « bahutage »
Jallal Hami s'était noyé dans la nuit du 29 au 30 octobre 2012 en traversant un étang lors d'une soirée de « bahutage », c'est-à-dire « de transmission des traditions de l'école » de Coëtquidan (Morbihan). « Ce n'est pas un procès entre une famille de banlieusards, d'Arabes, de musulmans contre l'armée française », a souligné Rachid Hami, frère aîné de la victime, avant l'ouverture du procès. Selon lui, c'est un procès « contre les dysfonctionnements de l'institution militaire » et « contre les élèves de deuxième année qui ont trahi » son frère.
Ces élèves de deuxième année, « les Fines », étaient chargés d'organiser la « transmission des traditions », à l'intention des « bazars », les élèves de première année, a précisé le président du tribunal Alain Kerhoas, au cours d'un bref exposé lexical.
Une activité qui vise « à inculquer [...] Lire la suite