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Premier bilan en forte baisse pour les soldes d'été

Les soldes d'été ont mal démarré, pénalisés par la généralisation des promotions et ventes privées dans un marché de l'habillement toujours mal orienté. Le recul atteint 10% dans les grandes chaînes de prêt-à-porter comme Zara ou H&M. /Photo prise le 24 juin 2015/REUTERS/Vincent Kessler

par Pascale Denis PARIS (Reuters) - Les soldes d'été ont mal démarré en France, pénalisés par la généralisation des promotions et ventes privées dans un marché de l'habillement toujours mal orienté. Après cinq jours de soldes, une fois passé le premier week-end considéré par les professionnels comme un bon thermomètre de la tendance générale, les ventes accusent une forte baisse par rapport à la même période de l'an dernier. Le recul atteignait 10% dans les grandes chaînes de prêt-à-porter comme Zara (groupe Inditex) ou H&M, selon les estimations de la Fédération des enseignes de l'habillement (FEH). "On ne voit pas la reprise", remarque Jean-Marc Genis, président de la FEH, pour qui les soldes souffrent aussi des rabais offerts, avant les dates officielles, aux clients fidèles ou porteurs de cartes. Le mouvement des ventes dites "privées" s'accélère et peu d'enseignes y échappent ce qui, selon Jean-Marc Genis, doit inciter à relativiser les chiffres des soldes officiels. La suppression des soldes flottants (deux semaines par an choisies par les commerçants) qui visait à redynamiser les soldes officiels, n'aura guère eu l'effet escompté, les enseignes multipliant promotions ou offres privées tout au long de l'année. Dans les centres commerciaux, la fréquentation était en baisse de 3% à 4%, après une hausse de 2% dans les deux semaines précédentes, pour cause, là aussi, de ventes promotionnelles. Pour écouler leurs stocks, les enseignes ont lancé leur deuxième démarque dès le sixième jour de soldes, après des rabais initiaux déjà importants, compris entre 30% et 50%. Sans surprise, le e-commerce tire son épingle du jeu. Chez Brandalley, les ventes étaient en hausse de 20%, portées par la ruée sur les débardeurs, sandales et chapeaux achetés avant la canicule annoncée. Les soldes pèsent pour 20% des ventes du secteur. Avec les promotions et les offres spéciales, la part des achats à prix barrés a atteint 41% du marché en valeur en 2014, contre seulement 23% en 2000. Après sept années de baisse d'affilée, l'Institut français de la mode (IFM) ne prévoit pas d'amélioration pour le marché de l'habillement et anticipe un repli d'environ 1% en 2015, l'environnement macroéconomique n'étant pas assez dynamique pour relancer la consommation des ménages. Sur les cinq premiers mois de 2015, les ventes étaient en recul de 2%. (Edité par Jean-Michel Bélot)