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Première mission de sécurité nationale pour la société SpaceX

SpaceX, la société d'Elon Musk spécialisée dans les lancements spatiaux, doit placer mercredi en orbite un satellite espion de l'armée américaine. /Photo prise le 19 septembre 2018/REUTERS/Mike Blake

ORLANDO, Floride (Reuters) - SpaceX, la société d'Elon Musk spécialisée dans les lancements spatiaux, doit placer mercredi en orbite un satellite espion de l'armée américaine.

Il s'agira de sa première "mission spatiale de sécurité nationale" telle que définie par le Pentagone.

Une fusée Falcon 9 doit s'élancer dans la matinée du pas de tir de Cap Canaveral avec à son bord un satellite GPS de 500 millions de dollars (440 millions d'euros environ) construit par Lockheed Martin.

Le lancement, initialement programmé mardi à 09h30 (17h30 GMT), a été repoussé à mercredi pour des problèmes liés à l'ordinateur de vol, a déclaré SpaceX.

SpaceX s'est efforcé en vain pendant des années de pénétrer sur le marché des lancements de satellites à usage militaire, verrouillé par Boeing et Lockheed Martin.

La société a poursuivi en justice l'armée de l'air américaine en 2014 pour protester contre l'attribution sans appel d'offres à United Launch Alliance, une coentreprise de Boeing et Lockheed, d'un contrat de plusieurs milliards de dollars pour 36 lancements spatiaux. SpaceX a renoncé un an plus tard à cette action, l'US Air Force ayant accepté d'ouvrir le marché à la concurrence.

L'année suivante, la société de Musk a décroché un contrat de 83 millions de dollars pour lancer le satellite GPS, qui aura une durée de vie de quinze ans, a précisé par téléphone un porte-parole de l'armée de l'air, William Russell.

Le satellite qui sera lancé au plus tôt mercredi est le premier d'un ensemble de 32 satellites actuellement fabriqués par Lockheed, pour un contrat de 12,6 milliards de dollars, qui serviront au programme GPS (Global Positioning System) III de l'armée de l'air, a précisé un porte-parole de Lockheed.

Cette nouvelle génération de GPS sera lancée à la mi-2019.

Ce lancement coïncide avec celui d'un satellite d'observation militaire, ce mardi de Kourou en Guyane, pour soutenir l'autonomie stratégique des forces françaises dans un contexte mondial où la perspective d'une nouvelle "guerre des étoiles" se fait de plus en plus concrète.

L'espace, qui s'est militarisé depuis une dizaine d'années, menace désormais de s'"arsenaliser", comme l'a souligné en septembre la ministre française des Armées Florence Parly.

Brouillage, éblouissement, attaque cyber, voire désorbitation forcée, sont autant de manoeuvres militaires pouvant cibler des satellites.

"Une fois pleinement opérationnelle, la nouvelle génération de satellites GPS apportera de nouvelles possibilités à ses utilisateurs, avec une précision trois fois supérieure et des dispositifs anti-brouillage jusqu'à huit fois supérieurs", a déclaré le porte-parole de l'armée de l'air William Russell.

(Joey Roulette, avec Julie Carriat; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)