"La Première ministre ne sollicitera pas la confiance": Véran justifie la décision de l'exécutif

"La Première ministre ne sollicitera pas la confiance": Véran justifie la décision de l'exécutif

Au cours de sa première conférence de presse en tant que porte-parole d'un gouvernement remanié quelques heures plus tôt, Olivier Véran a mis fin à ce qu'il restait de suspense ce lundi après-midi. Conformément à ce que nous avaient confié plusieurs sources concordantes, Olivier Véran - qui s'exprimait dans la foulée d'un premier Conseil des ministres - a officialisé la décision de l'exécutif de ne pas soumettre le gouvernement Borne à un vote de confiance des députés.

"La Première ministre ne sollicitera pas la confiance des députés", a ainsi acté le porte-parole, en réponse à la question d'une journaliste.

Il a précisé l'agenda de l'Hémicycle mercredi: "Il y aura donc un discours suivi d'un débat, sans vote". Olivier Véran a reconnu que le scénario retenu reposait sur un raisonnement très pragmatique: "Nous avons fait le décompte a priori du nombre de voix que la Première ministre aurait été sûre de recueillir en cas de vote de confiance, nous ne sommes pas certains que les conditions de cette confiance auraient été réunies".

"La confiance ne se décrète pas"

Citant les exemples de Georges Pompidou, Raymond Barre, Michel Rocard, Edith Cresson, Pierre Bérégovoy - autant de Premiers ministres eux aussi peu assurés de leur majorité au Palais-Bourbon et ayant choisi de se passer d'un vote de confiance trop périlleux -, Olivier Véran a affirmé: "Ce n'est pas une première ! La confiance ne se décrète pas, elle se construit pas à pas, texte après texte".

Rappelant la "relativité" de la majorité, il a toutefois voulu interpréter la présidentielle comme un premier vote de confiance. "Les Français ont choisi d'accorder leur confiance au projet du président de la République", a introduit Olivier Véran, ajoutant: "Nous le mettrons en place en travaillant avec les oppositions". "La main est tendue, avec bienveillance", a d'ailleurs garanti le porte-parole.

Dépôt d'une motion de censure: Véran dénonce une "drôle de méthode"

Pourtant, la colère et la défiance de ces dernières sont déjà perceptibles. Si toutes les forces d'opposition souhaitaient un vote de confiance, l'une d'entre elles en a même fait un casus belli: la Nupes. Et cette union des gauches menée par la France insoumise a bien l'intention de tenter de renverser le gouvernement via le dépôt d'une motion de censure.

Olivier Véran a déclaré qu'il n'en était "pas surpris", reprenant: "Ce n'est pas dans mon concept et dans ma conception des choses que de vouloir censurer quelqu'un qui n'a pas commencé à parler. C'est une drôle de méthode".

Alors qu'elle se trouvait sur le perron de l'Elysée et quittait le Conseil des ministres, Elisabeth Borne elle-même a été interrogée au sujet de cette impasse quant à un vote de confiance. Elle n'a fait aucun commentaire. Il lui faudra cependant être plus diserte mercredi devant les parlementaires.

Article original publié sur BFMTV.com