La première sortie spatiale privée, une "expérience émouvante", décrit son commandant

Image de la retransmission vidéo de la mission Polaris Dawn de SpaceX montrant le milliardaire Jared Isaacman s'aventurer à l'extérieur de son vaisseau pour la première sortie spatiale privée, le 12 septembre 2024 (-)
Image de la retransmission vidéo de la mission Polaris Dawn de SpaceX montrant le milliardaire Jared Isaacman s'aventurer à l'extérieur de son vaisseau pour la première sortie spatiale privée, le 12 septembre 2024 (-)

S'aventurer dans le vide spatial était une "expérience émouvante", a raconté mardi le milliardaire américain Jared Isaacman, quelques jours après avoir réalisé la première sortie spatiale privée de l'histoire, lors de la mission Polaris Dawn de SpaceX.

"L'ouverture de l'écoutille, quelle expérience émouvante, quelle surcharge sensorielle", a déclaré le commandant de cette mission lors d'une discussion en direct sur le réseau social X, en décrivant la "vision sidérante de la Terre, sans autre barrière que la visière" de son casque.

"Dès que l'écoutille a été ouverte, nous avons tous immédiatement senti le froid, au moment où l'air commençait à sortir du vaisseau", a renchéri sa coéquipière Sarah Gillis, ingénieure chez SpaceX, qui a elle aussi passé une dizaine de minutes hors de la capsule.

L'un des objectifs principaux était de tester les toutes premières combinaisons de SpaceX destinées à des sorties spatiales.

Jared Isaacman et Sarah Gillis ont effectué des mouvements simples afin d'évaluer leur mobilité, tout en restant accrochés à une structure métallique installée sur l'avant de la capsule.

"Ce que nous avons fait se situait en bas sur l'échelle de complexité", a reconnu le milliardaire de 41 ans, passionné d'exploration spatiale. "Mais ce qui était si différent et si spécial, c'est qu'il s'agissait d'une aventure commerciale" et non d'une opération soutenue par des "superpuissances mondiales".

Or ce projet financé par lui et SpaceX "profite à l'ensemble de l'humanité", a-t-il défendu.

Désormais, "vous avez une combinaison qui fonctionne dans l'espace", et grâce aux données récoltées, "de meilleures combinaisons" vont être mises au point, "jusqu'à ce que vous ayez des combinaisons que les gens pourront utiliser un jour sur la Lune ou sur Mars", a-t-il ajouté.

Cette mission, rentrée sur Terre dimanche après cinq jours en orbite, s'est aventurée jusqu'à 1.400 kilomètres d'altitude, soit plus loin que tout équipage depuis les missions lunaires Apollo.

Elle embarquait au total quatre passagers, avec l'autre employée de SpaceX Anna Menon et le pilote Scott Poteet. Tous ont été exposés au vide spatial lors de la sortie, la capsule n'étant pas équipée de sas.

Jared Isaacman a aussi décrit mardi la sensation de danger ressentie devant le noir du cosmos, "probablement similaire au sentiment éprouvé dans les années 1400 en regardant l'Atlantique".

"Il ne faut pas que ce sentiment de danger et d'inconfort soit dissuasif, mais plutôt une incitation à relever le défi", a-t-il estimé. "Comme l'ont fait les explorateurs tout au long de l'histoire de l'humanité."

la/bpe