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Précarité étudiante : le numéro d’urgence ne convainc pas les organisations étudiantes

Le numéro d'urgence pour lutter contre la précarité étudiante ne convainc pas les organisations.
Le numéro d'urgence pour lutter contre la précarité étudiante ne convainc pas les organisations.

Un numéro d’urgence pour les étudiants en grande précarité vient d’être lancé par le gouvernement. Cette mesure ne convainc pas les organisations étudiantes, pour qui le problème est plus profond.

Le gouvernement vient de lancer, ce 10 janvier, un numéro d’urgence pour les étudiants en situation de grande précarité. Le 0 806 000 278 est opérationnel de 9 heures à 17 heures, du lundi au vendredi, selon un communiqué du ministère de l’Enseignement supérieur, obtenu par Franceinfo.

Le but affiché : “informer les étudiants sur les bourses et les aides relevant du ministère (objet, motif d’attribution, calendriers, modalité d’accueil spécifiques…) et [...] les accompagner vers les services sociaux, dans l’objectif de faciliter les démarches pour obtenir rapidement un soutien financier d’urgence”, précise le communiqué.

Une décision qui ne convainc pas les organisations étudiantes. “C’est une mesure de façade. Le gouvernement fait comme s’il avait agi et en parallèle, il va baisser les aides via le changement de calcul des APL”, dénonce Mélanie Luce, présidente de l’Unef (Union nationale des étudiants de France). “Ce n’est pas du tout à la hauteur ni des demandes, ni des besoins du terrain”, réagit quant à elle Orlane François, présidente de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes).

Un problème plus profond

L’urgence de la situation a notamment pris la forme du geste désespéré commis par un étudiant stéphanois de 22 ans qui a tenté de se donner la mort en s’immolant par le feu, le 8 novembre dernier. Après ce drame, le gouvernement a annoncé le gel des loyers des résidences universitaires.

“On attend des actions réelles, une hausse des montants de la bourse de 20%, une augmentation du nombre de boursiers, le gel des prix de la restauration…”, énumère Mélanie Luce.

“Le problème est plus profond : il y a un manque de logements étudiants, un problème d’accès aux soins”, détaille de son côté Orlane François. Elle souligne surtout le fait que ce numéro ne concerne que les aides d’urgences. “Or, c’est la vie quotidienne qui est compliquée”. Pour elle, il faut “réformer le modèle des bourses, pour le rendre plus juste et plus adapté”.

En novembre dernier, le gouvernement avait affirmé qu’il n’augmenterait pas les bourses, puisqu’elles étaient déjà en hausse de 46 millions d’euros à la rentrée 2019.

Autre manquement, selon Orlane François : si les interlocuteurs informeront sur les aides d’urgences, ils ne se chargeront pas d’assister les étudiants dans leurs démarches. Alors que, selon la présidente de la Fage, les dossiers “lents et complexes” posent justement problème.

Un manque de communication

Pour autant, toutes deux affirment que la mise en place de ce numéro est une bonne chose. D’autant qu’il existe bel et bien un manque d’information au sujet des aides disponibles.

Mais l’Unef a une autre idée que le numéro d’urgence pour en assurer la communication : rendre la demande de bourse obligatoire lors de l’inscription sur Parcoursup ou encore envoyer un mail à chaque étudiant à son arrivée à l’université pour l’informer de toutes les aides d’urgences, nous détaille Mélanie Luce.

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