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Pradié, le jeunot qui bouscule Sarko

Secrétaire général de LR, le député est en campagne dans le Lot. Sans attendre sa réélection, cet ambitieux de 36 ans critique ses aînés et annonce qu’il veut prendre la présidence du par ti.

Sa 4L blanche file dans Cahors comme une mule au galop. Le volant crisse à chaque fois qu’il le braque, les fenêtres s’ouvrent manuellement, il a fait enlever les ceintures à l’arrière. Lunettes de soleil, chemise et pantalon blanc, accent chantant, volontiers charrieur, Aurélien Pradié est du genre détendu et détonnant: « La 4L, c’est la mienne, je l’ai déclarée à mon patrimoine de député. Pour moi, c’est la voiture de la liberté. Le toit ouvrant, c’est pour mettre ma planche de surf.» En 2008, déjà, il parcourait seul sa commune à Mobylette pour les cantonales. Rebelote pour les municipales en 2014, au volant de sa Méhari. Car Aurélien Pradié est un «solitaire», comme il se qualifie. La politique est venue tôt, à 16 ans, quand son père est devenu paraplégique après un AVC: «J’ai commencé tout seul, je n’avais personne pour m’aiguiller, pour m’aider, rien. Mais maintenant, je sais que c’est une force. J’ai voulu m’engager quand j’ai vu la solitude qui arrive avec le handicap.»

Dès lors, il décide de mettre sa vie au service de deux causes: le handicap et les violences conjugales. Il se félicitera, lors d’un conseil municipal à Castelfranc devant des élus de gauche, d’avoir «eu l’appui des socialistes et des insoumis pour faire passer [sa] loi sur les violences conjugales». Très apprécié dans cette terre de gauche, en témoignent les gens qui le saluent sans cesse – y compris des gilets jaunes –, Pradié est un gars du cru. Il pourfend les « chapeaux à plumes », les « traîtres », les «parachutés avec leur étiquette politique sur le front», «tata Carole [Delga]» et fait du slogan «député de tous les Lotois» sa boussole. Si un sondage réalisé dans l’entre-deux tours de la présidentielle le place en première position(...)


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