Un prêtre révèle qu'il a été victime d'agressions sexuelles dans sa jeunesse et démissionne

La CIASE a rendu un rapport très attendu le mardi 5 octobre 2021.  - THOMAS COEX / AFP
La CIASE a rendu un rapport très attendu le mardi 5 octobre 2021. - THOMAS COEX / AFP

Un nouveau chapitre dans le dossier des abus sexuels dans l'Eglise. Le père Patrick Gorce, curé-doyen de Morez (Jura), a révélé ce jeudi dans un communiqué avoir été victime d'agressions sexuelles dans sa jeunesse. Il en a profité pour annoncer sa démission.

"Je fais partie des victimes d'agressions sexuelles commises sur mineur dans l'Eglise catholique", a déclaré le prêtre âgé de 41 ans.

"Cette réalité a rejailli en moi il y a presque deux ans" et "m'empêche aujourd'hui de continuer à exercer convenablement mon ministère", poursuit-il. Il invite ses paroissiens à une "messe d'au revoir" le 2 janvier prochain.

330.000 victimes estimées

Le "témoignage" de Patrick Gorce "nous bouleverse. Il vient donner un visage à cette terrible réalité", a réagi Monseigneur Jean-Luc Garin, évêque du diocèse de Saint-Claude (Jura), qui a remercié le père Gorce "pour son courage". Il a par ailleurs "adressé un signalement au procureur de la République".

L'annonce de cette démission survient deux mois après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase). Ce rapport a causé une onde de choc dans l'institution en estimant à 330.000 le nombre de personnes ayant fait l'objet de violences sexuelles depuis 1950, quand elles étaient mineures, de la part de clercs, de religieux ou de personnes en lien avec l'Eglise. Pour faciliter les témoignages, un numéro d'écoute avait été mis en place.

Le scandale avait d'ailleurs été évoqué par Jean Castex avec le pape lors de sa visite au Vatican en octobre dernier. Pendant leur entretien, le secret de la confession, au centre du rapport de la Ciase, a notamment été discuté. "Ce n’est pas un scoop: l’Eglise ne reviendra pas sur le dogme du secret de la confession. Mais il faut à tout prix trouver les voies et moyens pour concilier cela avec le droit pénal, le droit des victimes. Il en a tout à fait conscience. C’est un travail au long cours", avait alors déclaré le Premier ministre.

Article original publié sur BFMTV.com