Un prêtre mis en examen pour « viol aggravé » sur un mineur de 15 ans

Le suspect, âgé de 52, officie dans le diocèse de Rennes. Sans antécédents judiciaires, il a reconnu avoir eu une relation sexuelle avec l’adolescent en garde à vue, mais indique qu’il le pensait majeur. (Photo d’illustration)
Pascal Deloche / Godong Le suspect, âgé de 52, officie dans le diocèse de Rennes. Sans antécédents judiciaires, il a reconnu avoir eu une relation sexuelle avec l’adolescent en garde à vue, mais indique qu’il le pensait majeur. (Photo d’illustration)

PÉDOCRIMINALITÉ - Une nouvelle affaire vient entacher l’image de l’Église catholique, quelques jours seulement après les aveux du cardinal Jean-Pierre Ricard. Ce jeudi 10 novembre, le parquet de Paris a indiqué qu’un prêtre avait été mis en examen et écroué la veille à Paris pour « viol aggravé » sur un adolescent et provocation de mineur à l’usage de stupéfiants, confirmant une information de RTL et du Parisien.

Ce prêtre de 52 ans, qui officie au sein du diocèse de Rennes, a également été mis en examen pour mise en danger d’autrui et usage illicite de produits stupéfiants. Les faits ont été commis dans la nuit du 3 au 4 novembre 2022, selon le ministère public et signalés à Rome par l’archevêque de Rennes, Pierre d’Ornellas, qui a assuré « l’entière collaboration » de son diocèse avec la justice civile.

L’ecclésiastique est soupçonné d’avoir administré une substance à l’adolescent (une drogue de synthèse variante de la 3-MMC et du GBL, selon Le Parisien) à son insu afin d’altérer son discernement et le contrôle de ses actes. Selon une source proche du dossier, le prêtre et le mineur, âgé de 15 ans, auraient fait connaissance sur l’application de rencontres gays Grindr et se seraient retrouvés dans la capitale.

Le prêtre assure qu’il ne connaissait pas l’âge de la victime

Ils seraient montés dans une chambre d’hôtel dans laquelle le prêtre aurait proposé plusieurs drogues au jeune homme qui l’auraient rendu malade. Après avoir eu une relation sexuelle « violente », l’adolescent aurait alerté des amies qui seraient ensuite parvenues à le géolocaliser grâce à son téléphone, permettant aux pompiers de le secourir, selon RTL.

En garde à vue, le prêtre a reconnu avoir proposé de la drogue, puis admis des rapports violents mais consentis selon plusieurs sources proches du dossier à l’AFP. Il assure toutefois qu’il ignorait son âge et que l’adolescent avait indiqué être majeur sur l’application.

Séropositif sous traitement et sans antécédents judiciaires, le prêtre a expliqué qu’il avait l’habitude de solliciter des rendez-vous homosexuels avec de jeunes hommes majeurs lors de ses déplacements dans la capitale. Il n’aurait pas averti de sa séropositivité le jeune homme, qui ne se serait en conséquence pas protégé pendant les rapports.

Les révélations s’enchaînent dans le monde catholique depuis la remise du rapport « Sauvé » de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église en octobre 2021. Ce document, chapeauté par Jean-Marc Sauvé, a estimé qu’il pourrait y avoir eu jusqu’à 330 000 victimes et 3 200 agresseurs entre 1950 et 2020 au sein de l’Église catholique. Ce jeudi 10 novembre, 11 nouvelles victimes ont encore été recensées par les évêques de Beauvais et de Soissons, dans l’Oise et l’Aisne.

En début de semaine, une autre figure de l’Église de France, le cardinal Jean-Pierre Ricard, avait créé la stupeur en avouant, lors de l’assemblée plénière de l’épiscopat à Lourdes, avoir eu une conduite « répréhensible avec une jeune fille de 14 ans », il y a 35 ans alors qu’il officiait à Marseille. Une enquête préliminaire pour agression sexuelle aggravée a été ouverte par le procureur de la cité phocéenne.

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