Prévisions saisonnières : vers un automne sec et doux

Nos prévisions saisonnières vous proposent le scénario prédominant pour les mois d'octobre, novembre et décembre en France et en Europe, pour l'automne et le début de l'hiver. Une tendance globalement plus sèche et plus douce que la moyenne se dégage des principaux modèles de prévisions à long terme, malgré des disparités mensuelles.

À l'échelle du trimestre octobre-novembre-décembre, les températures prévues en France pour cet automne devraient rester à peine supérieures aux moyennes de saison (basées sur les 30 dernières années) avec un écart proche de +0,5°C. Les précipitations seraient également déficitaires à l'échelle des trois mois, ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour le début de la saison de recharge des nappes phréatiques, qui, fort heureusement, sont restées d'un très bon niveau global cet été. Le risque de fortes pluies persiste pendant cette période sur le pourtour méditerranéen, surtout du côté du Roussillon et des Pyrénées.

Le mois de septembre avait été prévu instable et perturbé dans notre précédente mise à jour. Puis, le retour vers des conditions anticycloniques sèches était envisagé à partir d'octobre. Ce scénario reste modélisé pour les mois à venir, avec un déficit pluviométrique prévu pour l'hiver sur la France et une grande partie de l'Europe de l'ouest. Les pays du bassin méditerranéen resteraient, en revanche, sous de fréquentes précipitations.

Octobre : un mois sec et assez doux

À ce jour, le mois d'octobre s'annonce majoritairement anticyclonique sur la France, avec des hautes pressions situées sur l'Atlantique Nord. Ce type de temps pourrait prédominer pour l'automne, voire pendant l'hiver selon les modèles à très long terme. Cela serait synonyme d'un temps ensoleillé, sec et doux, c'est-à-dire une "belle arrière-saison". Attention cependant, à cette époque de l'année, un "temps calme" n'est pas forcément toujours ensoleillé, avec la présence de nuages bas et de brouillards en plaine. Il n'y a pas non plus de signal particulier concernant une forte activité pluvieuse de type cévenol au sud de la France malgré une instabilité sans doute plus présente prévue sur les reliefs des arrières pays. Les signaux de précipitations abondantes sont présents sur les Pyrénées et vers les Alpes-Maritimes en particulier.

À retenir : un beau mois d'octobre est envisagé par notre modèle à ce jour avec toujours des orages au sud-est.

Novembre : un mois anticyclonique

Pour le mois de novembre, la configuration majoritairement anticyclonique pourrait prédominer. Les hautes pressions atlantiques empêcheraient le défilé des perturbations vers la France. Cela constituerait une nouvelle assez fâcheuse car l'enneigement en montagne serait tardif ainsi que la saison de recharge des nappes phréatiques. Dans ce contexte, les nuages bas et les brouillards pourraient être fréquents. De même, les nuits claires peuvent être froides avec des températures possiblement plus basses que prévu (phénomènes d'inversions de températures). L'extrême sud du pays restera sous la menace d'orages forts ponctuels, en marge d'une situation très perturbée prévue sur la péninsule ibérique.

À retenir : un mois de saison, parfois frais sous les anticyclones, avec une forte incertitude sur le niveau des précipitations.

Décembre : Un temps souvent calme sur la France

A cette échéance, notre modèle envisage la poursuite de conditions majoritairement anticycloniques avec des précipitations déficitaires pour la saison (cela ne signifie pas qu'il ne pleuvra pas, mais que les pluies seront moins abondantes que la moyenne habituelle). La neige risque de manquer en montagne. Le risque orageux se maintiendra dans l'extrême sud, surtout sur les Pyrénées. Les masses d'air resteraient assez douces sur la France, mais par phénomène d'inversion thermique, des nuits froides semblent probables avec des brouillards givrants.

À retenir : un mois calme avec un risque de manque de neige en montagne

Pour en savoir plus : une évolution climatique liée à la Nina

L'évolution climatique de cette année 2024 est conditionnée partiellement par la fin rapide du phénomène El Nino dans l'océan Pacifique, tandis que son inverse, la Nina, prend le relai.

La Nina désigne un refroidissement cyclique des eaux de surface de l'océan Pacifique. Elle a tendance à rafraichir le climat planétaire, mais cela ne se produira pas de façon instantanée compte tenu de l'inertie de l'atmosphère et surtout des océans. Ainsi, il semble assez probable que cette année 2024 soit presque aussi chaude que 2023, possiblement plus chaude selon l'Organisation météorologique Mondiale, avant une possible baisse plus perceptible des températures l'hiver prochain liée, justement, à La Nina.

À ce jour, cette Nina serait plutôt faible et de courte durée, jusqu'au printemps prochain. Selon les statistiques, une faible Nina est plutôt corrélée à un hiver assez froid et plutôt sec en Europe de l'ouest, alors qu'une forte Nina provoque plutôt un temps perturbé, doux et humide.

Effets globaux de la Nina en hiver
Effets globaux de la Nina en hiver - © La Chaîne Météo

Synthèse : après ce mois de septembre instable, un contexte plus anticyclonique pourrait prédominer en automne avec un temps calme et déficitaire en pluie. Cette tendance pourrait d'ailleurs s'étendre sur une partie de l'hiver. Ce contexte ne serait pas propice, dans un premier temps, à une bonne recharge des nappes phréatiques ni à l'enneigement des massifs.

Concernant l'hiver, la modélisation l'envisage assez doux et sec en Europe de l'Ouest. Mais à cette échéance, des facteurs peuvent intervenir et modifier cette tendance, notamment le comportement de La Nina : ce sera le paramètre climatique à suivre attentivement ces prochaines semaines et qui pourrait conduire à des changements éventuels de prévision lors de nos prochaines mises à jour (chaque 10 du mois).

* Ces prévisions à long terme reposent sur une analyse des anomalies vues par le modèle développé par METEO CONSULT. Il existe de nombreux autres modèles de prévisions saisonnières qui peuvent présenter des scénarios parfois assez différents.

Article original publié sur La Chaîne Météo