Présidentielle en Ouganda: le fils de Museveni se ravise et soutient son père

Le fils du président ougandais Yoweri Museveni, le général Muhoozi Kainerugaba, à Kampala le 25 mai 2016 (PETER BUSOMOKE)
Le fils du président ougandais Yoweri Museveni, le général Muhoozi Kainerugaba, à Kampala le 25 mai 2016 (PETER BUSOMOKE)

Le fils du président ougandais Yoweri Museveni, qui avait affirmé qu'il serait candidat à la présidentielle de 2026, s'est ravisé et a annoncé samedi qu'il ne se présenterait pas et soutiendrait son père, au pouvoir depuis 1986.

Ce dernier, l'un des plus anciens dirigeants au pouvoir en Afrique aujourd'hui âgé de 80 ans, n'a pas encore annoncé officiellement son intention de briguer un septième mandat.

"Je voudrais annoncer que je ne serai pas sur le bulletin de vote en 2026. Dieu Tout-Puissant m'a dit de me concentrer d'abord sur Son Armée. Je soutiens donc pleinement le président Yoweri Museveni lors des prochaines élections", a écrit Muhoozi Kainerugaba, chef des forces armées ougandaises (UPDF), dans un message posté sur X.

Considéré par beaucoup d'Ougandais comme le successeur désigné de son père, le général de 50 ans a ajouté: "Aucun civil ne dirigera l'Ouganda après le président Museveni. Les forces de sécurité ne le permettront pas. Le prochain dirigeant sera un soldat ou un policier".

Muhoozi Kainerugaba avait annoncé en mars 2023, dans un message posté sur Twitter (rebaptisé depuis X) puis retiré, qu'il serait candidat à la présidentielle de janvier 2026. Il avait également écrit dans un autre message non effacé: "Il y en a assez des vieux qui nous gouvernent, nous dominent. Il est temps pour notre génération de briller".

Il avait ensuite lancé son "mouvement MK", dont les membres affichaient leur souhait de le voir devenir "le prochain président".

Leader de l'opposition et adversaire de Yoweri Museveni à la présidentielle de 2021, l'ancien chanteur Bobi Wine a réagi auprès de l'AFP en jugeant cette annonce "pas surprenante".

"Ce sont des machinations politiques destinées à détourner les Ougandais des vrais problèmes que sont les violations des droits humains, la dictature, le chômage, la pauvreté, la dégradation des services de santé et le déclin de l'économie en raison de la mauvaise gouvernance de Museveni", a-t-il déclaré.

Yoweri Museveni tient l'Ouganda d'une main de fer depuis qu'il a renversé le président Milton Obote en 1986.

Il a été réélu en 2021 avec 58% des voix, selon les résultats officiels, devant Bobi Wine (35%) qui avait dénoncé une "mascarade".

La campagne avait été marquée par le harcèlement et les arrestations de membres de l'opposition, des agressions de journalistes et la mort d'au moins 54 personnes dans des manifestations en soutien à Bobi Wine, dont la campagne avait été largement entravée au nom des restrictions anti-Covid.

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