Montebourg dézingue la gauche mais envisage de se retirer pour faire l'union

Montebourg appelle à l'union des gauches en dézinguant ses adversaires, de Mélenchon à Hidalgo (Photo: Gonzalo Fuentes via Reuters)
Montebourg appelle à l'union des gauches en dézinguant ses adversaires, de Mélenchon à Hidalgo (Photo: Gonzalo Fuentes via Reuters)

POLITIQUE - Comment faire l’union à gauche? En expliquant que les candidats sont tous plus mauvais les uns que les autres. Telle est la méthode d’Arnaud Montebourg. L’ancien ministre de François Hollande, dont la candidature, minée par les dissensions internes, ne décolle pas, critique vertement Anne Hidalgo ou Jean-Luc Mélenchon dans un entretien publié ce mercredi 8 décembre dans Libération.

Pourtant, “il est impérieux de retrouver une force unifiée pour peser sur les événements dangereux qui se préparent”, estime-t-il, à l’heure où l’extrême droite est portée par deux candidats à la présidentielle. Dans la continuité de cet entretien, il a publié une lettre ouverte au peuple de gauche dans laquelle il se dit “prêt à offrir sa candidature à un projet commun et à un candidat commun”. En clair, il est prêt à se retirer si l’union est possible autour d’un candidat.

Un rassemblement nécessaire, donc, mais qu’il n’imagine pas se faire autour d’Anne Hidalgo. Elle “baisse” dans les sondages ”à chaque fois qu’elle parle”, tance Arnaud Montebourg, selon qui la maire de Paris lui aurait indiqué jusqu’en mai dernier qu’elle ne serait pas candidate à l’élection suprême.

Seul Roussel trouve grâce à ses yeux

Alors derrière qui? Jean-Luc Mélenchon, le mieux placé à gauche à en croire les intentions de vote? Pas davantage. Pour Arnaud Montebourg, qui proposait en novembre dernier de bloquer les transferts d’argent privé vers les pays qui refusent d’accueillir les étrangers expulsés par la France -sous les hourras de l’extrême droite- le chef de file des Insoumis s’est ”éloigné” du “récit républicain “par sa radicalité et son communautarisme.”

“Je crois que Jean-Luc Mélenchon a un problème dans sa vision de la République et je ne me retrouve pas dans sa ‘créolisation’”, regrette encore celui qui est crédité de 2% des suffrages dans les enquêtes d’opinion actuelles, avant d’en rajouter une couche: “J’entends l’indigéniste, Houria Bouteldja, dire que Mélenchon était son butin de guerre dans sa guerre contre la République. C’est fâcheux.”

Moins offensif à l’égard de Yannick Jadot, Arnaud Montebourg ne peut, malgré tout, s’empêcher d’envoyer plusieurs piques aux écolos. “Les Verts n’ont pas eu d’effet primaire”, constate-t-il en estimant que leurs positions “antinucléaires rendent impossibles” la “réindustrialisation et le ‘made in France’”, dont il est l’un des plus fervents défenseurs.

Non, à gauche, il n’y a bien que Fabien Roussel à ne pas subir le courroux de l’ancien ministre du Redressement productif. “J’aime ce qu’il dit sur le nucléaire, les salaires, sur la sécurité, l’industrie et sur la laïcité”, énumère-t-il à l’égard du patron des communistes, sans oublier de décocher une énième flèche, “C’est d’ailleurs pour ça qu’il a rompu avec Jean-Luc Mélenchon.” De la Remontada à la dézingada.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.