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Présidentielle: Mélenchon veut permettre aux candidats de recueillir le parrainage de 150.000 citoyens

Jean-Luc Mélenchon et Adrien Quatennens le 13 octobre 2020 à l'Assemblée nationale à Paris  - Bertrand GUAY © 2019 AFP
Jean-Luc Mélenchon et Adrien Quatennens le 13 octobre 2020 à l'Assemblée nationale à Paris - Bertrand GUAY © 2019 AFP

C'est une marque de fabrique de La France insoumise. Celle de vouloir réformer les institutions de la Ve République. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a pris une nouvelle initiative allant dans ce sens ce mardi, déposant une proposition de loi (PPL) constitutionnelle visant à changer les règles de candidature à l'élection présidentielle. Plus spécifiquement, celles concernant les parrainages.

Dans la PPL, signée par les 17 membres du groupe LFI, ces derniers entendent permettre aux Français de parrainer eux-mêmes un ou une candidat(e). C'était l'une des propositions phare du rapport rendu fin 2012 par la Commission Jospin, qui œuvrait à la "rénovation" de notre vie publique. Les insoumis la reprennent donc à leur compte, tout comme le seuil imaginé par l'ancien Premier ministre socialiste:

"Chaque candidat à l’élection présidentielle devra avoir été parrainé par 150.000 citoyens inscrits sur les listes électorales issus de 30 départements différents, un même département ne pouvant excéder 5% du total des parrainages."

Plus grande légitimité?

Aujourd'hui, et depuis une loi organique votée en 1976, chaque candidat doit recueillir 500 signatures d'élus afin de briguer la magistrature suprême. Un objectif difficile à atteindre pour de nombreux postulants et sur lequel le Front national bute presque à chaque fois, en dépit de ses percées successives dans les urnes. Le texte des insoumis propose de conserver cette règle, en y adossant l'option des parrainages citoyens. L'une ou l'autre serait rendue possible, afin de permettre aux candidats bloqués par le mur des élus de tenter leur chance directement auprès des électeurs.

Le système actuel "crée une incertitude sur la possibilité, pour certains courants significatifs de la vie politique du pays, d’être représentés au premier tour de l’élection présidentielle", peut-on lire dans la PPL, qui reprend là l'une des conclusions du rapport Jospin.

Comme l'indiquait aussi ce rapport, dans lequel LFI puise de façon assumée pour nourrir ses préconisations, la règle des 500 parrainages "ne prémunit pas contre le risque d’un nombre de candidatures trop élevé". Et d'invoquer l'exemple de la présidentielle de 2002, à laquelle ont pu participer 16 candidats, parmi lesquels figurait d'ailleurs un Lionel Jospin éliminé dès le premier tour.

"La Commission relève que plusieurs candidats représentant des courants qui ne peuvent être tenus pour négligeables obtiennent à chaque scrutin présidentiel entre 200.000 et 600.000 suffrages au premier tour; elle en déduit que le seuil qu’elle propose est raisonnable", peut-on également lire dans la PPL, là aussi dans un passage repris in extenso du rapport Jospin.

Article original publié sur BFMTV.com